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vendredi 4 février 2011

Une enseignante victime de lesbophobie à Strasbourg


Trois associations ont lancé une pétition de soutien à Cathy, une enseignante victime selon elles de discrimination lesbophobe. Cathy, qui enseigne l'allemand depuis 25 ans, a croisé en 2003 certains de ses élèves à la Marche des fiertés LGBT de Strasbourg.

"Les élèves en parlent à leurs parents, le directeur est interpellé. Des échanges entre parents d’élèves et le directeur désignent le professeur comme une enseignante "particulière". Le directeur ira même jusqu’à écrire que Cathy était une "insulte aux valeurs de la communauté scolaire"", racontent les trois associations -le Collectif Festigays, que préside Cathy, La Lune, Le Nouveau Phare- dans un communiqué commun.

Les pressions se multiplient alors sur l'enseignante, ainsi que les inspections. Finalement, elle est "brusquement licenciée sans indemnités et sur des motifs peu crédibles". Cathy, présidente de Festigays, le collectif organisateur de la Marche des Visibilités de Strasbourg, se retrouve aujourd'hui sans emploi.

"Solidaires", les associations LGBTI de Strasbourg se disent prêtes à se constituer partie civile. Le procès devrait se tenir en mai à Nancy.

samedi 29 janvier 2011

Le mariage: les homos restent exclus


On s'y attendait même si un mince espoir subsistait: le Conseil constitutionnel a dit non au mariage homosexuel ce 28 janvier 2011.

Et ce, au moment où, selon un sondage, 58% des Français se déclarent favorables au mariage des couples lesbiens et gays (35% opposés), alors qu'une majorité (51% opposés, 45% favorables) était encore contre en 2006. Les plus enthousiastes: les femmes (63%), les moins de 35 ans (74%) et les sympathisants de gauche (72%).

Comme pour l'adoption et le partage de l'autorité parentale au sein du couple homosexuel, le Conseil constitutionnel a renvoyé le débat au Parlement. Traduction: rendez-vous en 2012, si la gauche remporte la présidentielle en 2012 et tient sa promesse de légalisation du mariage des couples gays et lesbiens.

C'est un couple de femmes pacsées, Corinne Cestino et Sophie Hasslauer, mères de quatre enfants, qui contestait les articles 75 et 144 du Code civil réservant le mariage aux couples composés d'un homme et d'une femme. Elles invoquent la liberté du mariage, le droit de mener une vie familiale normale et le principe d'égalité devant la loi.


Mais les "Sages" ont déclaré que les articles incriminés étaient conformes à la Constitution. Le législateur, écrivent-ils, a tout à fait le droit d'estimer que "la différence de situation entre les couples de même sexe et les couples composés d'un homme et d'une femme (peut) justifier une différence de traitement quant aux règles du droit de la famille".

"Il n'y a pas de raison qu'on n'ait pas les mêmes droits que les autres et qu'on soit traitées comme des citoyens de deuxième zone", a réagi Sophie Hasslauer sur BFMTV. "La société française est prête, le blocage se fait au niveau des politiques", a estimé Corinne Cestino sur France Info, précisant qu'elles allaient poursuivre leur combat, ne serait-ce que pour la protection légale de leurs enfants.

Pour l'avocate Caroline Mécary qui représentait l'Association des parents gays et lesbiens (APGL) et SOS Homophobie intervenues pour soutenir le couple lesbien, "le Conseil constitutionnel vient de rater une occasion historique de mettre un terme à une discrimination devenue intolérable" pour les couples lesbiens et gays.

L'approche de l'élection présidentielle de 2012 devrait éviter que le débat ne sombre dans les marais de la politique française. Le président des socialistes à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, a d'ailleurs annoncé qu'"avant l'été" son groupe inscrirait une proposition de loi reconnaissant le mariage homosexuel à l'ordre du jour des députés.

Le mariage homosexuel est légal dans sept pays d'Europe: Pays-Bas, Belgique, Espagne, Norvège, Suède, Portugal et Islande. En Grande-Bretagne, il existe un partenariat civil qui ouvre aux couples lesbiens et gays des droits similaires à ceux des couples hétérosexuels mariés.

(Le sondage TNS-Sofres pour Canal Plus a été réalisé mercredi par téléphone auprès d'un échantillon national de 950 personnes représentatif de l'ensemble de la population française âgée de 18 ans et plus et constitué selon la méthode des quotas.)

dimanche 23 janvier 2011

Krys défend la visibilité... lesbienne


Deux femmes s'embrassant passionnément à la télévision française, à une heure de grande écoute. C'est un plaisir encore rare que nous offre l'opticien Krys dans une publicité diffusée à partir du 27 janvier sur les principales chaînes et au cinéma à partir du 2 février.

Selon l'agence H, chargée de cette campagne, il s'agit de "célébrer l'amour" en montrant des couples en train de s'embrasser: jeunes, âgés, hétéros mais aussi un couple lesbien, donc, tous "assumant leurs amours quelles qu’elles soient".

L'audace de Krys a toutefois ses limites: il existe deux versions du spot. L'un, où on voit les deux femmes s'embrasser longuement en gros plan, ne sera diffusé qu'en seconde partie de soirée. En journée, il faudra se contenter d'un plan large. Un oeil averti pourrait aussi croire apercevoir un couple gay: deux laveurs de vitres s'embrassant sur une nacelle. Mais officiellement, il s'agit d'un couple hétéro. Une façon pour l'opticien, peut-être, de faire un clin d'oeil aux homos sans réellement l'assumer.

mardi 11 janvier 2011

Le mariage homosexuel au Conseil constitutionnel


Actualisé avec décision attendue pour le 28 janvier, suppression de la mention du PACS sur l'acte de décès

La question du mariage homosexuel a été examinée le 18 janvier par le Conseil constitutionnel, interrogé sur la légalité des deux seuls articles du Code civil qui évoquent les époux comme "mari et femme" ou "homme et femme". La décision est attendue pour le 28 janvier. Si la réponse est non, les couples lesbiens et gays pourront enfin se marier en France, comme c'est déjà le cas dans sept autres pays européens. Mais les Sages, qui ont le dernier mot, pourraient aussi botter en touche.

C'est d'ailleurs ce que leur a demandé le représentant du gouvernement lors de l'examen, les appelant à renvoyer la question au législateur... lequel est majoritairement UMP à l'Assemblée. Un indice de ce que pourrrait donner ce débat au Parlement tel qu'il est constitué actuellement: l'UMP vient de faire suppprimer en commission de l'Assemblée l'inscription, décidée en décembre au Sénat, du partenaire d'un PACS sur l'acte de décès, qui devait faciliter de nombreuses démarches... pour les homos. Bref, rendez-vous après la présidentielle de 2012.

La question prioritaire de constitutionnalité (QPC) est soulevée par Corinne et Sophie, qui contestent les articles 75 et 144 du Code civil "en ce qu’ils limitent la liberté individuelle d’un citoyen français de contracter mariage avec une personne du même sexe".

La Cour de cassation explique sa décision de saisir le Conseil constitutionnel par le fait que "les questions posées font aujourd'hui l'objet d'un large débat dans la société, en raison, notamment, de l'évolution des moeurs et de la reconnaissance du mariage entre personnes de même sexe dans les législations de plusieurs pays étrangers" et que, dans ce contexte, ces questions "présentent un caractère nouveau" qui justifie de demander l'arbitrage des Sages.

- Lire aussi sur LToutes: "Mariage gay: et si les Sages disaient oui" (02/12/2010)

L'affaire a commencé en août 2010 devant le tribunal de grande instance de Rheims, qui s'est tourné vers la Cour de cassation, laquelle s'en est remise au Conseil constitutionnel par un arrêt du 6 novembre 2010.

Les Sages pourraient déclarer que les articles 75 et 144 du Code civil sont contraires à la Constitution et les abroger immédiatement ou à compter d'une date ultérieure qu'ils fixeraient. Mais il est peu probable qu'ils légalisent le mariage homo.

Lors d'une précédente décision portant sur l'adoption de l’enfant du partenaire (6 octobre 2010), le Conseil constitutionnel s'était contenté de renvoyer le problème au Parlement et l'on voit mal pourquoi il agirait différemment cette fois. Mais au moins, pour la deuxième fois en quelques mois, le débat est ouvert, et la Cour de cassation semble avoir évolué, après avoir refusé en 2007 de reconnaître le mariage de deux hommes célébré en 2004. Les mariés de Bègles ont saisi la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).

Le mariage civil est déjà ouvert aux personnes de même sexe dans sept pays européens: Pays-Bas, Belgique, Espagne, Norvège, Suède, Portugal, Islande (le Royaume-Uni propose un partenariat qui ouvre des droits similaires). Il est légal aussi en Afrique du Sud, en Argentine, au Canada, à Mexico et dans certains Etats des Etats-Unis.

lundi 10 janvier 2011

Jodie Foster présidente (des César)


Jodie Foster présidera la cérémonie des César du cinéma français le 25 février. Il faut dire que l'actrice et réalisatrice américaine, qui est parfaitement francophone, jouera dans "Le Dieu du carnage", dont Roman Polanski commencera le tournage à Paris en février.

Icône lesbienne depuis de nombreuses années, Jodie Foster a longtemps refusé de répondre aux rumeurs sur son homosexualité ou sur la conception de ses deux enfants. Ce n'est qu'en 2007 qu'elle a fait son coming out public, en remerciant sa "magnifique Cydney" lors d'une cérémonie.

La blonde star aux yeux bleus a toujours protégé sa vie privée, d'autant plus qu'elle a commencé très tôt sa carrière professionnelle, dans des publicités. A 14 ans, Foster était nommée aux Oscars pour son rôle de prostituée dans "Taxi Driver", et, quelques années plus tard, devenue adulte, elle remportait deux fois la fameuse statuette, pour "Les Accusés" puis "Le Silence des agneaux". Passée derrière la caméra, elle a notamment réalisé "Week-end en famille".

Antoine de Caunes animera la soirée des César aux côtés de Jodie Foster et toutes les fans pourront s'en régaler en direct et en clair sur Canal Plus, avant de retrouver l'actrice au cinéma.

vendredi 7 janvier 2011

Muriel Robin bientôt en maman lesbienne


Muriel Robin incarnera bientôt sur grand écran une lesbienne partie adopter un enfant en Thaïlande. A la fois coproducteur, réalisateur et acteur de "On ne choisit pas sa famille", dont il entamera le tournage le 9 mars prochain, Christian Clavier a expliqué sur RTL qu'il s'agirait d'abord d'un vaudeville, "un film le plus déconnant possible sur un sujet de société et d'aujourd'hui".

Clavier incarnera donc "un type au bord du dépôt de bilan", dont la soeur lesbienne (Helena Noguerra) accepte de le renflouer à condition qu'il aille jouer le faux mari de sa compagne (Muriel Robin) pour aller chercher une petite fille en Thaïlande. Evidemment, le faux couple va s'entendre très mal et tomber sur un os à l'orphelinat, en la personne de Jean Reno.


Il n'est donc pas certain que ce film, qui devait sortir à la fin de l'année, traite très finement le sujet de l'homoparentalité, mais il sera en tout cas grand public. Et on regardera de près la performance de Muriel Robin (Les visiteurs 2, Marie-Line), qui vit en couple depuis plusieurs années avec une femme.

samedi 25 décembre 2010

Lip Service revient en 2e saison


Et de deux! La BBC vient d'annoncer que la série lesbienne "Lip Service" aurait une suite, les six épisodes de la première saison ayant réuni une audience moyenne de plus d'un demi-million de téléspectateurs, selon la télévision britannique.

La créatrice de "Lip Service", Harriet Braun ("Mistresses"), assure qu'elle a encore "de grands rebondissements et surprises dans (ses) manches" pour "faire progresser" Cat (Laura Fraser), Sam (Heather Peace, seule lesbienne out de la série), Frankie (Ruta Gedmintas) et Tess (Fiona Button) dans leurs aventures écossaises à Glasgow.



La BBC, qui vise la tranche des 16 à 34 ans, ne précise pas si toutes les actrices -et les acteurs- rempilent pour la deuxième saison de "Lip Service". La nouvelle d'une suite est unanimement applaudie sur les forums britanniques lesbiens, mais les avis restent divisés sur les interprétations, dialogues et scénario de la première saison, pas encore commercialisée en français.

- Lire aussi sur LToutes: "Lip service: le L Word britannique?" (21/10/2009)

dimanche 19 décembre 2010

La fin du tabou gay dans l'armée américaine


Actualisé avec la promulgation de l'abrogation le 22/12/2010

Les gays et lesbiennes vont pouvoir assumer ouvertement leur homosexualité dans l'armée américaine.

Barack Obama a promulgué mercredi 22 décembre 2010 la loi mettant fin à 17 ans de "Don't ask, don't tell" (ne rien demander, ne rien dire), comme il s'y était engagé pendant la campagne électorale.

"C'est tout simplement, moralement et militairement, ce qu'il faut faire", a déclaré le président américain, "je dis à tous les Américains, homosexuels ou hétérosexuels, qui veulent tout simplement défendre ce pays sous l'uniforme: votre pays a besoin de vous, votre pays veut de vous".

Après la Chambre des représentants, le Sénat des Etats-Unis avait voté samedi 18 décembre, par 65 voix contre 31, la fin du DADT qui a valu à de nombreux militaires d'être exclus de l'armée américaine pour homosexualité.

Dans un communiqué, le président américain Barack Obama, qui a passé des coups de téléphone jusqu'au dernier moment pour convaincre les derniers hésitants, a salué un "vote historique". "En mettant fin au "Don’t Ask, Don’t Tell", notre nation ne se privera plus de milliers de patriotes contraints de quitter l'armée malgré des années de service exemplaire, simplement parce qu'ils sont homosexuels. Et plusieurs milliers d'autres n'auront plus à vivre dans le mensonge pour servir le pays qu'ils aiment".


Instaurée en 1993 par l’administration Clinton, DADT était un compromis destiné à éviter l’interdiction absolue faite aux gays et aux lesbiennes de s’engager dans l’armée. Mais elle a abouti au renvoi de plus de 14.000 membres de l'armée américaine en 17 ans, selon l'association de défense des militaires SLDN. C'est d'ailleurs ce qui arrive au personnage de Tasha (Rose Rollins) dans la série "The L Word".

samedi 18 décembre 2010

La pub lesbienne qui choque Berlusconi


Deux femmes qui se lancent des oeillades suggestives pendant une soirée avant de finir au lit... La scène ne finira pas comme prévu: il s'agit en fait de la nouvelle publicité pour la Renault Twingo diffusée en Italie. Le slogan: "la nouvelle Twingo Miss Sixty... C'est un truc de filles". Réalisée par Publicis, elle a apparemment réussi l'exploit de choquer le chef du gouverment italien Silvio Berlusconi: les chaînes de son groupe Médiaset ont annoncé qu'elles ne la diffuseraient pas, tout comme la chaîne publique Rai, raconte le Daily Mail.

"Les limites sont-elles franchies? Une chose est sûre: il n'y a aucun détail technique concernant la voiture elle-même dans cette pub", sourit le Corriere Della Sera.

Des associations de défense des droits des homosexuels ont également dénoncé cette pub, jugée offensante pour les lesbiennes. Masi le débat fait rage sur les forums, d'autres homos y voyant un changement plutôt agréable. "Nous avons voulu créer une publicité originale, drôle mais pas vulgaire, et je pense que nous y sommes parvenus", se défend Daniele Tranchini de Publicis-Milan. Pour l'instant, la pub n'est diffusée qu'en Italie, sur la chaîne Sky, mais elle pourrait bientôt l'être dans toute l'Europe.

Dur d'être homo au boulot



L'homosexualité nuit à l'embauche et à la progression dans l'entreprise. C'est ce qui ressort d'un sondage CSA pour la HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) sur la perception des discriminations au travail dans le public et le privé.

Environ 5% des personnes interrogées disent avoir été victimes ou témoins de discriminations liées à l'homosexualité.

D'après cette enquête, 10% des salariés du public et 16% de ceux du privé estiment qu'être lesbienne ou gay constitue un facteur de discrimination à l'embauche dans leur entreprise -toutefois loin derrière le fait d'être séropositif ou atteint du SIDA (30% dans le public et 26% dans le privé).

Ce "handicap" persiste une fois dans la place car la progression professionnelle en est freinée, surtout dans le privé (14% le pensent, contre 8% dans le public), bien que seuls 1% des salariés du privé estiment que leur homosexualité leur vaut d'être moins bien payés que des collègues aux compétences et statut équivalents.

- Lire aussi sur LToutes: "Une lesbienne sur trois victime d'agression au travail" (14/05/2009)

Rappelons que l'orientation sexuelle est l'un des 18 critères de discrimination punis par la loi (article 225-1 du Code pénal). Début 2010, par exemple, dans le nord de la France, un employeur a été condamné à verser 14.400 euros d'indemnités à un salarié victime de harcèlement moral puis licencié parce qu'il était homosexuel.

Le sondage a été réalisé par téléphone les 24 et 25 novembre et les 1er et 2 décembre 2010 auprès d'un échantillon de 1.080 personnes comprenant un échantillon national représentatif de 578 salariés du privé et un échantillon national représentatif de 502 agents de la fonction publique, tous deux constitués selon la méthode des quotas.

jeudi 2 décembre 2010

Mariage gay: et si les Sages disaient oui...


Coup de tonnerre dans le monde politique français. Le Conseil constitutionnel a jeté un pavé dans la mare en censurant les articles 75 et 144 du code civil, les seuls à évoquer les époux comme "mari et femme" ou "homme et femme". En décidant de les supprimer purement et simplement car ils les jugent discriminatoires, les Sages rendent du même coup légaux les mariages entre personnes de meme sexe. Les homosexuels se ruent dans les mairies, Christine Boutin s'étrangle...

Il ne s'agit encore que de fiction. Le Conseil, saisi le 16 novembre dernier par la Cour de cassation, a trois mois pour se prononcer. Il doit examiner la demande de Corinne et Sophie, qui contestaient le 24 août 2010 devant le tribunal de grande instance de Reims la constitutionnalité des articles 75 et 144 du Code civil "en ce qu’ils limitent la liberté individuelle d’un citoyen français de contracter mariage avec une personne du même sexe". "Les questions posées font aujourd’hui l’objet d’un large débat dans la société, en raison, notamment, de l’évolution des moeurs et de la reconnaissance du mariage entre personnes de même sexe dans les législations de plusieurs pays étrangers", a estimé la Cour de cassation pour justifier sa décision de saisir le Conseil constitutionnel.

Il est peu probable, toutefois, que les Sages légalisent le mariage homo. Lors d'une précédente décision, le 6 octobre 2010, portant sur l'adoption de l’enfant du partenaire, ils s'étaient contentés de botter en touche, renvoyant le problème au législateur. On voit mal pourquoi ils agiraient différemment sur ce cas. Mais au moins, pour la deuxième fois en quelques mois, le débat est ouvert. "Les lignes bougent, les mentalités changent", s'est réjouie la maire (PS) de Montpellier Hélène Mandroux, qui milite pour la légalisation du mariage gay.

De plus, soulignait l'avocate Caroline Mécary dans un communiqué, la Cour de cassation semble avoir évolué, puisque sa décision "rompt avec l’arrêt qu'elle avait rendu le 13 mars 2007 dans l’affaire Chapin & Charpentier", les mariés de Bègles. Elle avait alors refusé de reconnaître la validité de leur mariage, célébré par le député Vert Noël Mamère. Dans cette affaire, la Cour européenne des droits de l’Homme, qui a été saisie en septembre 2007, doit fixer prochainement une date d’audience.

Le mariage est déjà ouvert aux couples de personnes de même sexe dans huit pays européens: Pays-Bas, Belgique, Espagne, Norvège, Suède, Portugal, Islande, Royaume-Uni. A quand la France?

lundi 22 novembre 2010

Homoparentalité et clichés chez des lycéens

Capture d'écran par SOS Homophobie

On se croirait dans les années 1970, quand Ménie Grégoire évoquait "l'homosexualité, ce douloureux problème". Sauf qu'il s'agit d'homoparentalité, et qu'en 2010 ce sont des lycéens qui alignent les clichés: "l'enfant ne saura pas qui appeler papa ou maman", les parents homos "ne sauront pas éduquer leurs enfants", et même, horreur suprême, l'enfant "peut devenir homosexuel".

Le sang de SOS Homophobie n'a fait qu'un tour, et l'association a interpellé les responsables du lycée Robert-Schuman du Havre sur leur responsabilité de contrôle des publications du journal Web de l'établissement, en proposant d'intervenir "auprès du corps éducatif et des élèves" pour remédier à leur méconnaissance de l'homoparentalité.

L'article publié le 19 novembre (voir copie d'écran) était accompagné d'une mention selon laquelle il s'agissait d'un "exercice argumentatif qui n'engage pas l'opinion des élèves". Il a été rapidement retiré du site, remplacé par un message d'excuses invoquant un "incident technique" qui "n'a pas permis de mettre en ligne l'intégralité d'un article contradictoire sur la lutte contre l'homophobie". Ce n'est que "l'édition partielle d'un travail d'élèves sur les discriminations", insiste l'équipe de direction, qui n'a pas pu être jointe par téléphone lundi.

On veut bien croire à un incident technique de publication -que celle qui n'a jamais "balancé" un bout d'article par erreur jette la première pierre- et que les arguments positifs allaient suivre, mais SOS Homophobie estime que la vigilance aurait probablement été plus grande si l'"exercice argumentatif" avait porté sur un autre motif de discrimination que l'homosexualité, comme l'égalité homme-femme ou le racisme.

Pour l'association, qui a été alertée par une enseignante sur sa ligne d'écoute, "cette affaire montre, une fois de plus, la nécessité que l'Education nationale se saisisse pleinement du sujet et mette les moyens nécessaires à la lutte contre l'homophobie dans les établissements, et plus globalement à quel point il est urgent que l'Etat et la société française reconnaissent l'homoparentalité comme une réalité familiale semblable aux autres".

Le président de SOS Homophobie, Bartholomé Girard, a déclaré à LToutes qu'à la suite de l'incident Robert-Schuman, des enseignants avaient contacté l'association pour témoigner "du problème qu'ils rencontrent du fait du manque de moyens pour informer sur les sujets LGBT" au collège et au lycée.

- Ligne d'écoute Azur de SOS Homophobie: 0810.108.135
- Ligne Azur pour les ados qui s'interrogent sur leur orientation sexuelle: 0810.20.30.40
- Page Web du ministère de l'Education nationale sur la lutte contre l'homophobie en milieu scolaire:
- Brochure "L'homophobie, savoir et réagir".

jeudi 11 novembre 2010

Pas de cadeau pour les pacsés

Bonne nouvelle pour les jeunes mariés: les députés ont décidé en commission des Finances de rétablir le cadeau fiscal auquel ils avaient jusque-là droit l'année de leur union. En revanche, pas de cadeau pour les pacsés. "Le mariage est une institution qui apporte de la solidité à la société. Il est donc légitime qu'il présente des avantages, notamment par rapport au pacs", peut-on ainsi lire dans l'exposé des motifs de l'amendement défendu par Hervé Mariton (photo).

C'est "une nouvelle avancée dans le conservatisme et les inégalités", s'est indigné SOS Homophobie dans un communiqué, dénonçant un "retour en arrière catastrophique en matière de droits des personnes LGBT" depuis l'élection de Nicolas Sarkozy. Un couple hétérosexuel, lui, "aura toujours la possibilité de se marier, et donc de bénéficier d'avantages fiscaux. Les couples homosexuels sont, une fois de plus, lésés, discriminés, considérés comme inférieurs", souligne l'association. Les Verts ont aussi fustigé une "vision passéiste et rétrograde tendant à privilégier fiscalement le mariage au détriment du PACS".

En 2009, selon l'INSEE, 175.000 ont été signés et 256.000 mariages célébrés. Le gouvernement devrait néanmoins mettre tout le monde d'accord, en confirmant au nom de la nécessité de faire des économies la suppression de cet avantage fiscal, pour les pacsés comme pour les mariés.

lundi 8 novembre 2010

Mandroux relance Sarkozy sur le mariage homosexuel


Un après avoir lancé "L'appel de Montpellier" pour la légalisation du mariage homosexuel en France, la maire socialiste Hélène Mandroux revient à la charge auprès de Nicolas Sarkozy, en l'exhortant à "faire preuve de courage politique".

"La France est aujourd'hui à la traîne sur cette question alors même que c'est elle qui avait ouvert la voie il y a une décennie avec le PACS", souligne-t-elle, ajoutant que plus de 10.000 élus et citoyens ont signé la pétition en faveur de l'ouverture du mariage aux couples de lesbiennes ou de gays. L'élue de Montpellier rappelle aussi que le PS s'est engagé à légaliser ces unions et ouvrir l'adoption aux couples homos s'il revenait aux affaires en 2012.

Mandroux avait déjà écrit au président en janvier pour lui demander, "au-delà des clivages politiques, de prendre les dispositions qui s'imposent" afin que tous les Français, quelle que soit leur orientation suexuelle, possèdent "la même liberté de choix". Elle dit n'avoir pas reçu de réponse de l'Elysée.

Les couples homosexuels peuvent actuellement se marier dans sept pays d'Europe: Portugal, Pays-Bas, Belgique, Espagne, Suède, Norvège et Islande. Le mariage entre personnes du même sexe est également légal en Argentine, en Afrique du Sud, au Canada, à Mexico et dans certains Etats des Etats-Unis: Connecticut, Iowa, Massachusetts, New Hampshire, Vermont, Washington DC.