
Ce réseau est coordonné par une association d'exilés homosexuels irakiens à Londres, "Iraki LGBT". Il sauve des dizaines de vies.
Depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, l'homophobie a explosé en Irak et la terreur ne connaît plus de limites avec la poussée de l'islamisme. En 2005, l'ayatollah (chiite) Ali al-Sistani a prononcé une fatwa dans laquelle il appelait à tuer les homosexuels "le plus sévèrement" possible.
Depuis, des lesbiennes et des gays sont abattus chez eux, dans la rue, à leur travail, par des groupes islamistes ou des policiers. Pour les assassins, il s'agit d'éradiquer un comportement immoral et non-musulman.
L'ampleur du massacre est telle que Peter Tatchell parle même de "nettoyage sexuel". Certes, le gouvernement irakien ne soutient pas officiellement ces meurtres, mais il ferme les yeux sur les exactions des policiers et des islamistes.

Mais ce travail est dangereux pour ceux qui participent à ce réseau. Beaucoup ont été tués. Deux lesbiennes qui dirigeaient un refuge à Najaf ont été massacrées, avec le jeune homme qu'elles avaient recueilli, raconte Peter Tatchell. L'été dernier, c'est le coordinateur d'un refuge à Bagdad, Bashar, qui a été abattu par des islamistes.