Condamné pour propos homophobes, Christian Vanneste a été blanchi ce mercredi par la Cour de cassation.
Elle a purement et simplement annulé la condamnation pour injure homophobe du député UMP, qui avait écopé de 3.000 euros d'amende pour avoir déclaré que l'homosexualité était "inférieure" à l'hétérosexualité.
Pour la Cour de cassation, qui est allée contre l'avis de l'avocat général, représentant de l'Etat, les propos de M. Vanneste entrent dans le cadre de la liberté d'expression.
C'est "la victoire du courage et du bon sens", triomphe Christian Vanneste sur son site.
"M. Vanneste est inférieur moralement à ceux qui pensent que les propos homophobes sont indignes", rétorque l'avocate Caroline Mécary sur son blog.
"La page est désormais tournée. A nouveau (...) le débat est libre et non plus soumis à un lobby orwellien", exulte Christian Vanneste. Le député du Nord qualifie au passage les associations de défense des homosexuels de "lobby aussi arrogant et agressif qu'il est minoritaire et éloigné des intérêts essentiels de notre société".
Jean-Luc Romero (ex-UMP), président d’Elus locaux contre le sida et conseiller régional (Aujourd’hui, Autrement), s'est "étonné" de cette décision. "Avec une telle interprétation, la Cour fait une hiérarchie entre les propos antisémites et racistes, qui sont sanctionnés, et les propos homophobes qui font désormais partie de la liberté d’expression", accuse-t-il. M. Romero exige aussi que l'UMP dise enfin "si elle estime que le propos tenus et réitérés par M. Vanneste sont acceptables et si les propos homophobes font partie de la liberté d’expression".
"Trois millions d'homosexuel(le)s sont consternés", a réagi l'avocate Caroline Mecary sur son blog. La Cour "paraît valider des propos qui portent atteinte à la dignité" des lesbiennes et des gays, s'insurge-t-elle, dénonçant une décision qui "semble relever d'un autre âge".
Pour Me Mecary, les homos "apparaissent une fois de plus comme une catégorie de sous-hommes que l'on pourrait injurier à loisir". Mais "il n'est pas interdit de dire que M. Vanneste est inférieur moralement à ceux qui pensent que les propos homophobes sont indignes". Et de conclure: "la Cour européenne des droits de l'Homme tranchera."
Christian Vanneste avait été condamné pour avoir déclaré en janvier 2005: "Je n'ai pas dit que l'homosexualité était dangereuse, j'ai dit qu'elle était inférieure à l'hétérosexualité. Si on la poussait à l'universel, ce serait dangereux pour l'humanité. Il y a un modèle social qui est celui du mariage hétérosexuel et de l'éducation des enfants".
Le 25 janvier 2007, la cour d'appel de Douai (Nord) avait confirmé la première condamnation qui lui avait été infligée par le tribunal de grande instance de Lille. Christian Vanneste avait également été condamné à verser 500 euros de dommages et intérêts à trois parties civiles: Act-Up Paris, SOS-Homophobie et le Syndicat national des entreprises gay (SNEG).
Si Nicolas Sarkozy a dénoncé pendant la campagne présidentielle les propos tenus par le député du Nord, l'UMP n'en a pas moins soutenu sa candidature aux législatives, où il a été réélu en juin 2007, et aux municipales de Tourcoing, où il a été battu en mars 2008. Récemment, M. Vanneste a été débouté de ses actions en diffamation à l'encontre du maire de Paris Bertrand Delanoë ou de Jean-Luc Romero.
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