menu haut

Affichage des articles dont le libellé est scolaire. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est scolaire. Afficher tous les articles

jeudi 14 mai 2009

Homophobie: 2008 mitigee, la lesbophobie en lumiere


Juste avant la Journée internationale contre l'homophobie le 17 mai 2009, SOS Homophobie tire le bilan d'une année 2008 "en demi-teinte", avec "de réelles avancées dans certaines politiques de lutte contre l'homophobie" mais "aussi une stagnation dans la mise en place d'actions positives sur des aspects pourtant préoccupants" comme l'homophobie -et surtout la lesbophobie- au travail.

A noter, le travail important réalisé par SOS Homophobie sur la lesbophobie, longtemps ignorée mais qui représente tout de même un cinquième des témoignages apportés à l'association. Sexisme et homophobie, c'est la double peine pour les lesbiennes, qui témoignent de brimades, discrimination au travail, insultes, agressions physiques, voire viols (LToutes reviendra plus en détail sur ce rapport aux enseignements passionnants).

Plus généralement, l'association constate dans son rapport annuel -qui existe depuis 1997- des résultats mitigés sur les deux axes prioritaires qu'elle s'était fixés: l'homophobie chez les jeunes et dans le travail. Pour les jeunes, la situation a enfin progressé mais les autorités ne doivent pas "s'endormir sur leurs lauriers", estime l'association, tandis que pour le travail, la situation ne change guère et les grandes déclarations sont plus nombreuses que les actes. "Si le combat pour la visibilité des homosexuel-le-s semble bien engagé, celui de la visibilité de l'homophobie reste d'actualité."

"Si l'homosexualité semble globalement un peu mieux acceptée dans la société, ce phénomène semble s'inverser chez les jeunes", constate SOS Homophobie, qui s'inquiète d'un éventuel "retour en force de la haine" quand ces adolescents seront adultes.

Après des années de sourde oreille, en 2008, les ministères de la Santé et de l'Education nationale ainsi que des collectivités locales ont enfin mis en place des politiques et pris des positions claires sur l'"urgence de prévenir l'homophobie chez les jeunes", mais les autorités doivent "maintenir ou renforcer les actions positives engagées", estiment les rapporteurs.

En ce qui concerne l'homophobie au travail, cas le plus fréquent parmi ceux qui sont soumis à SOS Homophobie, "force est de constater que la loi n'a pas toujours d'impact significatif sur les délits", déplore l'association. "La modification du droit du travail ne semble pas avoir fait régresser les agressions et discriminations en raison de l'orientation sexuelle dans le milieu professionnel" et par rapport à ses voisins européens "la France semble creuser son retard".

"En 2008, nous avons constaté une quasi-absence de programmes et de politiques allant dans ce sens, que ce soit de la part des entreprises, des syndicats ou des pouvoirs publics", précise SOS Homophobie. "Si l'on peut entendre de belles prises de position sur la lutte contre toutes les discriminations (...), les initiatives concrètes restent sporadiques". "On ne voit apparaître
que des 'mesurettes', essentiellement centrées sur les droits des pacsés et tournant radicalement le dos à la lutte contre l'homophobie
."

L'association impute cette situation au "manque de visibilité des actes violents ou discriminatoires envers les homosexuel-le-s dans le monde du travail". Pression sur l'emploi, tabou, manque de relais: "si des enquêtes démontrent que ces actes sont commis chaque jour dans les entreprises et les administrations françaises, les cas qui parviennent aux directions des ressources humaines ou aux délégués syndicaux demeurent extrêmement rares". Du coup, le "déni de l'homophobie au travail" domine, malgré les recommandations de la HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) aux entreprises.

SOS Homophobie en conclut que "si le combat pour la visibilité des homosexuel-le-s semble bien engagé, celui de la visibilité de l'homophobie reste d'actualité". C'est encore plus vrai pour la lesbophobie, constate les rapporteurs: "trop souvent, l’homosexualité féminine, et les violences et discriminations que subissent les lesbiennes, sont passées sous silence".

mardi 3 mars 2009

Enquête sur l'homophobie à l'école

Skins (sur Virgin 17, le mercredi a 20h35)

Homophobie: l'école a du chemin à faire. La plupart (plus de 85%) des jeunes lesbiennes, gays et bis ont déclaré leur homosexualité dans leur établissement scolaire, mais plus d'un sur quatre (27%) a déjà été victime d'homophobie, 20% ont déjà fait une tentative de suicide et 70% ne connaissent pas la Ligne Azur (0810.20.30.40) d'écoute téléphonique pour les personnes se posant des questions sur leur identité ou leur orientation sexuelles.

C'est ce qui ressort d'une enquête déclarative sur les LGB-phobies en milieu scolaire réalisée par l'association Le MAG-Jeunes Gais, Lesbiennes, Bi et Trans. La plupart des 265 personnes ayant répondu en quelques mois à ce questionnaire sur Internet sont des filles (27,5% de garçons) homosexuel(le)s (29,4% de bisexuel(le)s) et lycéen(ne)s (65,5%, 21% d'étudiant(e)s), âgé(e)s de moins de 18 ans et vivant en province (65%).

"Il y a certes des progrès (mais) la lutte contre les LGB-phobies à l'école a donc encore énormément de progrès à faire pour devenir véritablement efficace", en conclut le MAG, qui note qu'"information et éducation sont loin d'être au point" pour que "l'école ne soit pas un lieu qui engendre des préjugés et banalise la discrimination, mais devienne au contraire un espace pleinement accueillant pour tout le monde et un lieu d'apprentissage du respect des différences, toutes les différences". Le MAG mène aussi des enquêtes sur les jeunes transsexuel(le)s et le milieu scolaire (questionnaires en ligne ici et ), et les appréhensions des jeunes LGBT par rapport au monde du travail.

La Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE) a recommandé récemment au ministère de l'Education nationale d'améliorer la sensibilisation, la prévention et la lutte contre l'homophobie au collège et au lycée (directive n° 2009 du 12 janvier 2009). La HALDE le rappelle: "la lutte contre les discriminations relève de la loi".

jeudi 6 novembre 2008

Les lesbiennes invisibles dans les manuels scolaires

La question n'est pas "de se demander comment traiter de l’homosexualité" à l'école "mais tout simplement d’en traiter".

Comme le résume ainsi un militant associatif interrogé par la HALDE, les lesbiennes et les gays sont quasiment invisibles dans les manuels scolaires français, et les rares fois où leur existence est mentionnée, c'est dans un contexte négatif, comme le SIDA ou les discriminations.

Pour figurer dans ces ouvrages, il vaut mieux être un homme blanc, jeune, hétérosexuel et sans handicap physique ni mental, selon un rapport sur "la place des stéréotypes et des discriminations dans les manuels scolaires", publié le 6 novembre 2008 par la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité. Femmes et lesbiennes s'abstenir...

Le constat sur le sort réservé aux homosexuels est accablant: "L’homosexualité, est trop peu, voire pas du tout traitée par les manuels", résume la Halde dans son rapport.

Les chiffres sont sans ambiguité: sur les 29 manuels et 3.097 illustrations analysées, une seule illustration est consacrée explicitement à l'homosexualité: il s’agit d’une photographie prise lors de la Gay Pride à Paris, dans un manuel de Sciences économiques et sociales de Terminale. Et l’image représente, comme le souligne un militant associatif interrogé, un char commercial.

"Les homosexuels, y'a rien dessus (...) ou alors ils en parlent deux minutes et après ils passent à autre chose (...) l’année dernière (...) pour dire que le mariage était interdit”, témoigne un élève de troisième. Les enseignants confirment: lorsqu'on leur demande d’estimer la fréquence d’apparition des personnes homosexuelles dans les manuels qu’ils utilisent, on obtient une moyenne de 1,6, soit entre "jamais" et "très rarement".

En revanche, les représentations de l’hétérosexualité ne manquent pas, avec pas moins de 134 couples hétérosexuels dont 55 familles hétéroparentales. Car les manuels se caractérisent bien par leur "hétérosexisme": "les enfants ne peuvent rêver que d’une vie de couple et de famille dans la norme et le monde ne peut être qu’hétérosexuel", résume le rapport.

Adopté en 1999, le PACS a, certes, fait son entrée dans les livres d'histoire. Un manuel de Terminale générale réussit toutefois l'exploit d'évoquer le Pacte civil de solidarité, "concurrent" du mariage, sans même mentionner qu'il permet aussi aux homosexuels de s'unir...

Quand les lesbiennes ou les gays sont évoqués, c'est souvent dans un contexte négatif, comme celui de la discrimination. Dans plusieurs manuels d’éducation civique de 5e, dans le chapitre consacré au refus des discriminations, il est "parfois fait mention de l’orientation sexuelle", note la Halde. Mais "ce critère est rarement approfondi, contrairement au genre et à l’origine". Et dans un manuel de Sciences de la vie de terminale, "le SIDA est le seul sujet où l’existence des personnes homosexuelles est mentionnée".

"Ce déni d’existence (...) est de nature à induire des troubles chez les élèves homosexuels et ne permet pas de garantir une certaine ouverture d’esprit de la part des autres", regrette la Haute autorité. "Il s’agit d’un champ dans lequel tout reste à faire".

- Lire aussi sur LToutes: "Une Mallette pédagogique contre l'homophobie" (07/11/2008)