Les choses semblent enfin bouger dans le bon sens pour les gays et lesbiennes de l'armée américaine. Le nombre de renvois pour homosexualité a diminué de 30% en 2009, et le Pentagone étudie un plan d'abrogation de la loi "Don't Ask, Don't tell", à la demande du président Obama.
Environ 13.000 militaires américains ont été licenciés depuis l'adoption en 1993 de cette loi, selon l'association Servicemembers Legal Defense Network (SDLN). Visant initialement à protéger les gays et lesbiennes qui servent dans l'armée, la "DADT" interdit de révéler son homosexualité ou de poser des questions sur l'orientation sexuelle d'un militaire. Mais la loi du silence a finalement surtout fait le bonheur des homophobes.
L'armée américaine a encore renvoyé 428 militaires homosexuels -259 gays et 169 lesbiennes en 2009, même si l'on note que, pour la première année au pouvoir d'Obama, le nombre a baissé d'environ 30% par rapport à 2008, où l'on en était à 619 renvois (410 hommes et 209 femmes). La discrimination est encore aggravée pour les femmes, moins nombreuses dans l'armée mais proportionnellement davantage renvoyées pour homosexualité (cf LToutes: "L'armée US vire plus de lesbiennes que de gays", 09/10/2009): comme souvent, homophobie et misogynie font bon ménage.
Ce n'est pas la première fois que Barack Obama promet l'abandon de la loi DADT mais cette fois la machine semble lancée. "Cette année, je travaillerai avec le Congrès et notre armée pour abroger enfin la loi qui prive les homosexuels américains du droit de servir le pays qu'ils aiment parce qu'ils sont qui ils sont", a lancé le président dans son premier discours sur l'état de l'Union le 27 janvier.
Le chef des armées américaines s'est à son tour prononcé, "à titre personnel", pour la levée du tabou homosexuel dans l'armée. C'est "ce qu'il faut faire" pour mettre fin à une politique qui force des gens "à mentir sur qui ils sont pour pouvoir défendre leurs compatriotes", a estimé l'amiral Mike Mullen devant le Sénat.
Quant au ministre de la Défense Robert Gates, il a annoncé le lancement d'une étude d'un an sur les moyens de permettre aux gays et lesbiennes de servir dans l'armée sans cacher leur orientation sexuelle. Les associations LGBT applaudissent et attendent de voir: le processus d'abrogation du Don't Ask, Don't Tell, s'il aboutit, prendra du temps et devra surmonter de très fortes résistances, militaires et politiques.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
LToutes se réserve la possiblité de supprimer des commentaires injurieux ou diffamatoires. Merci de nous les signaler si nécessaire