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dimanche 12 juillet 2009

Orelsan enflamme les Francofolies

(actualisé le 09/08/2009 et le 16/07/2009 avec réactions)

Déprogrammé au Francofolies 2009 de La Rochelle alors qu'il devait chanter le 14 juillet, le rappeur Orelsan, critiqué pour les paroles sexistes et homophobes de certaines de ses chansons, a reçu le soutien de Cali et d'Olivia Ruiz au nom de la liberté d'expression. (voir LToutes: "Orelsan accusé de sexisme et d'homophobie", 11/04/2009)

Olivia Ruiz a dédicacé sa chanson samedi à "celui qui n'est pas là, monsieur Orelsan", et Cali a accusé les Francofolies de manquer de courage, à quoi le fondateur de la manifestation, Jean-Louis Foulquier, a répondu en accusant la présidente de la région Poitou-Charentes, la socialiste Ségolène Royal, d'être une "maître-chanteuse" à l'origine de cette censure.

L'ancien ministre socialiste de la Culture Jack Lang veut y voir une affaire "tristement symptômatique d'un certaine dérive idéologique socialiste", et l'UMP, pas toujours le premier défenseur de la license poétique, saute sur l'occasion pour dénoncer l'"attitude sournoise d'une collectivité locale" et "une atteinte a la liberté d'expression (...) du fait de Ségolène Royal".

Un mot de "censure" et des allégations contre Ségolène Royal que récuse sur France-Info le responsable des Francos, Bernard Pont, qui assure avoir seulement voulu préserver la "sérénité" du festival en annulant le concert et "ne pensait pas que ça allait faire ce bazar-là".

Ségolène Royal elle-même s'est finalement fendue d'un communiqué pour nier toute menace ou chantage à la subvention, même si la déprogrammation la satisfait et qu'elle estime que "tous ceux qui se sont déclarés solidaires de ce rappeur (...) ont perdu une occasion de se taire".

"Je me réjouis de cette déprogrammation, ne souhaitant en aucun cas cautionner un chanteur qui appelle au meurtre et à la violence contre les femmes et qui menace de les 'marie-trintigner' ou de les 'avorter à l'Opinel'", écrit-elle à LToutes.

En 1995, Ministère A.M.E.R. écope d'une amende de 250.000 francs à la suite d'une plainte du ministère de l'Intérieur contre la chanson "Sacrifice de poulet" extraite de la B.O. de "La Haine"

"On a presque oublié que l'origine de ces polémiques sont des paroles extrêmement violentes contre les femmes", rappelle aussi le Collectif national pour les droits des femmes, tandis que pour le Collectif contre l'homophobie, "la nécessaire défense de la liberté d’expression ne doit pas conduire à cautionner les messages discriminatoires".

Quant à Orelsan, il se défend inlassablement d'être mysogyne ou homophobe, répondant aux associations féministes qu'il "ne cautionne pas ce que fait ce type" dans la chanson "Sale pute", qu'il ne chante d'ailleurs plus sur scène, mais qu'il a seulement traduit le sentiment d'un jeune homme trompé, en proie à des sentiments violents. "Il s'agit d'une fiction. 'Sale pute' emploie tous les codes que l'on applique d'habitude au cinéma et à la musique pour faire comprendre que le propos est au second degré", dit-il au journal "Sud-Ouest".

C'est d'ailleurs comme cela que l'a compris la chanteuse Anaïs (voir LToutes: Anaïs déclare sa flamme", 15/11/2008), pour qui "Orelsan raconte des histoires, avec une réalité crue, mais beaucoup d'humour, et de recul et surtout d'humanité". Les textes vengeurs du rappeur passent peut-être mal du fait justement de leur allure de "réalité crue" et de l'absence apparente de distance. Une fois de plus se pose la question de la liberté de la création artistique et de l'influence des oeuvres.
- Lire aussi sur LToutes: "Orelsan accusé de sexisme et d'homophobie" (11/04/2009)

3 commentaires:

  1. Censurez Orelsan, et aussi Brassens l'homophobe:
    "
    Les Trompettes De La Renommée:
    ...
    Sonneraient-ell's plus fort, ces divines trompettes,
    Si, comm' tout un chacun, j'étais un peu tapette,
    Si je me déhanchais comme une demoiselle
    Et prenais tout à coup des allur's de gazelle ?
    Mais je ne sache pas qu'ça profite à ces drôles
    De jouer le jeu d' l'amour en inversant les rôles,
    Qu'ça confère à ma gloire un' onc' de plus-valu',
    Le crim' pédérastique, aujourd'hui, ne pai' plus.
    "

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  2. Pas d'accord. Dans les Trompettes, Brassens cherche le moyen de faire parler de lui pour se faire de la pub, il songe à se faire passer pour homo et y renonce parce que même ça, ça ne marche plus: on est loin d'Orelsan et de son mépris pour tout ce qui a la chance de ne pas lui ressembler. Mais c'est vrai que Brassens aurait probablement défendu le droit d'Orelsan à étaler son homophobie et sa mysogynie, pour ne pas dire plus, et aussi celui des féministes et LGBT à dire ce qu'ils en pensent

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  3. Les cris d'orfraie contre une éventuelle censure me laissent rêveur. C'est quand même faire passer au second plan le sexisme et l'homophobie du monsieur.

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