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mardi 10 février 2009

Une lesbienne virée de l'armée au Kansas

(Photo CJOnline)

Amy Brian a risqué sa vie en Irak et servi dans l'armée pendant neuf ans mais aujourd'hui cette lesbienne est devenue la première personne renvoyée de la Garde nationale du Kansas en raison de son homosexualité.

"Je n'ai jamais vraiment essayé de cacher mon homosexualité aux gens avec qui je travaillais, et ils n'ont pas eu l'air de s'en soucier", affirme Amy Brian au "Capital Journal".

Sa hiérarchie a appliqué la règle du "Don't Ask, Don't Tell" (DADT, "Ne le demandez pas, ne le dites pas") interdisant aux lesbiennes et gays déclarés ou dénoncés de servir dans l'armée. Comme Amy Brian, près de 12.500 hommes et femmes ont été exclus de l'armée depuis la mise en place en 1993 de cette doctrine que le nouveau président américain Barack Obama dit vouloir supprimer.

Amy Brian a été dénoncée par une collègue qui l'a vue embrasser une femme dans un supermarché, selon le CJ. En août 2008, la jeune femme a appris qu'elle faisait l'objet d'une enquête pour conduite homosexuelle. En novembre, son dossier était bouclé. "Je n'ai pas été exclue à cause d'une mauvaise conduite quelconque mais purement et simplement parce que quelqu'un d'autre avait un problème avec ma sexualité", a-t-elle déclaré au journal.

Cette fille de militaire mariée, divorcée et mère d'un enfant, s'était engagée dans la Garde nationale du Kansas en 1991, à l'âge de 17 ans, jusqu'en 1994, et avait rempilé en 2003, selon le site 365 Gay. Quand elle a été envoyée en Irak en 2004, elle a révélé à sa famille qu'elle était lesbienne. "Tout le monde savait que j'étais homo quand j'y suis allée et cela ne posait de problème à personne", affirme-t-elle.

Rentrée au Kansas en octobre 2005, Amy Brian a été exclue à compter du 13 janvier 2009. "Un jour, cette politique changera", espère-t-elle dans le CJ. Au fait, pour celles qui aiment l'uniforme, la Garde nationale du Kansas recrute.

Selon le Réseau de défense juridique des militaires (Servicemembers Legal Defense Network, SLDN), les lesbiennes sont davantage exclues de l'armée que les gays: les femmes représenteraient 33% des homosexuels démobilisés en vertu du "Don't Ask, Don't Tell", alors qu'elles constituent 15% des forces militaires.

L'affaire est d'autant plus frappante que Barack Obama s'est prononcé pendant la campagne électorale pour la suppression du "Don't Ak, Don't Tell", estimant que seuls devraient compter "le patriotisme, le sens du devoir et la volonté de servir" pour juger de l'aptitude d'un soldat. Mais le nouveau chef de la Maison Blanche risque de se heurter à une certaine résistance.


D'après une enquête réalisée en 2008 par le groupe de presse "Military Times", 58% des militaires d'active sont opposés à l'ouverture de l'armée américaine aux homosexuels, et seulement 29% y sont favorables. Le précédent président démocrate, Bill Clinton, avait bien tenté en 1993 de pousser l'armée américaine à accepter les homosexuels dans ses rangs, ce qui avait abouti au... "Don't Ask, Don't Tell".

- Lire aussi sur LToutes: "Ce que les homos attendent d'Obama"; "Obama: un ami à la Maison Blanche" (18/01/2009)

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