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vendredi 27 février 2009

L'appel au secours des homos d'Irak

Etre lesbienne ou gay en Irak, c'est être condamné à mort. C'est ce que rappelle Peter Tatchell, un défenseur britannique des droits de l'Homme, dans un article publié le 25 février dans le quotidien "Guardian". Il y rend hommage au travail d'un réseau d'entraide qui permet à des homosexuels irakiens traqués par des escadrons de la mort de se cacher dans des maisons-refuges et de fuir dans un pays voisin.

Ce réseau est coordonné par une association d'exilés homosexuels irakiens à Londres, "Iraki LGBT". Il sauve des dizaines de vies.

Depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, l'homophobie a explosé en Irak et la terreur ne connaît plus de limites avec la poussée de l'islamisme. En 2005, l'ayatollah (chiite) Ali al-Sistani a prononcé une fatwa dans laquelle il appelait à tuer les homosexuels "le plus sévèrement" possible.

Depuis, des lesbiennes et des gays sont abattus chez eux, dans la rue, à leur travail, par des groupes islamistes ou des policiers. Pour les assassins, il s'agit d'éradiquer un comportement immoral et non-musulman.

L'ampleur du massacre est telle que Peter Tatchell parle même de "nettoyage sexuel". Certes, le gouvernement irakien ne soutient pas officiellement ces meurtres, mais il ferme les yeux sur les exactions des policiers et des islamistes.

Depuis 2006, "nous avons fourni un refuge à des dizaines d'homosexuels traqués par les escadrons de la mort", affirme dans le "Guardian" Ali Hili, coordinateur d'"Iraqi LGBT". "Nous avons aussi aidé des gens à s'enfuir d'Irak vers les pays voisins (...) Nous avons obtenu que des réfugiés gays soient enregistrés par le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies, et nous en avons déjà envoyé certains en Europe ou en Amérique du Nord. Ces chanceux-là peuvent maintenant commencer à reconstruire leur vie", explique-t-il.

Mais ce travail est dangereux pour ceux qui participent à ce réseau. Beaucoup ont été tués. Deux lesbiennes qui dirigeaient un refuge à Najaf ont été massacrées, avec le jeune homme qu'elles avaient recueilli, raconte Peter Tatchell. L'été dernier, c'est le coordinateur d'un refuge à Bagdad, Bashar, qui a été abattu par des islamistes.

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