Les lesbiennes et gays du Burundi risquent désormais deux ans de prison. L'Assemblée nationale a adopté ce samedi 22 novembre 2008 une réforme du code pénal dont l'une des dispositions rend l'homosexualité, jusque-là tolérée, passible d'une peine maximale de deux ans de prison, selon RFI.
L'Association pour le respect des droits des homosexuels (ARDHO) du Burundi a fait savoir son indignation devant cette régression du droit.
C'est d'autant plus dommage pour ce pays d'Afrique de l'Est à majorité chrétienne que le nouveau Code pénal marque de grandes avancées en matière des droits de l'Homme, avec l'abolition de la peine de mort, décision courageuse après 13 ans de guerre civile, et l'introduction d'articles concernant les crimes de génocide, de viol ou de torture. Le Sénat burundais examinera le texte la semaine prochaine.
La pénalisation de l'homosexualité porte un coup à l'action de l'ARDHO, créée en 2003, qui ne manque pas de souligner l'incohérence politique: "comment voulez-vous lutter contre le sida si vous ne parlez pas de tout ce qui a trait à la sexualité, notamment de l'homosexualité?"
Le président de l'ARDHO, Georges Kanuma, soulignait au début novembre dans un entretien au site francophone Behind The Mask, qui lutte pour les droits LGBT en Afrique, qu'il avait attendu avril 2007 pour être invité par le Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS) à une conférence onusienne sur les enjeux de l’homosexualité dans la lutte contre le VIH/SIDA et les infections sexuellement transmissibles (IST).
L'ONUSIDA estime qu'environ 150.000 des 7,5 millions de Burundais sont séropositifs, et que 13.000 personnes sont mortes du sida en 2005. Le pays compte environ 120.000 orphelins du sida de moins de 17 ans, et l'espérance de vie moyenne à la naissance dans ce pays est de 47 ans pour les femmes et 42 ans pour les hommes.
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