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mercredi 7 mai 2014

Mieux connaître les homos grâce au mariage pour tous

mariage gay ined sociologie

Les homosexuels se marient-ils plus tard parce qu'ils passent souvent par l'hétérosexualité? C'est l'une des questions que l'on peut se poser un an après le mariage pour tous, qui ouvre de nouveaux horizons pour l'étude sociologique des populations homosexuelles en France.

Environ 7.000 couples homosexuels, des hommes dans trois cas sur cinq, sont passés devant le maire depuis la loi du 17 mai 2013 sur le mariage pour tous, selon l'Institut national de la statistique.

- Lire aussi: "Mariage gay: les 14.000 marié-e-s de l'An I" (15/01/2014)

L'Insee précise notamment que les homosexuels se marient beaucoup plus tard que les hétérosexuels: l'âge moyen au mariage est de 43 ans pour les lesbiennes et 50 ans pour les gays, contre 34 ans pour les femmes et 37 ans pour les hommes dans les couples hétérosexuels.

Une phase hétérosexuelle ?


Cette différence d'âge "traduit sans doute un effet de rattrapage, assez logique de premiers mariés qui attendaient l'ouverture du mariahe depuis longtemps", note le sociologue Wilfried Rault, co-responsable de l'unité de recherche Démographie, genre et sociétés à l'Ined (Institut national d'études démographiques), sur le site de l'institution.

Mais "on peut faire également l'hypothèse que cette tendance renvoie à des mises en couple plus tardives, le passage par l'hétérosexualité demeurant fréquent dans les trajectoires de personnes homosexuelles, signe que l'on est encore loin d'une banalisation de l'homosexualité", suggère le sociologue.

Il serait intéressant, ajoute-t-il, "d'en savoir plus sur ce qui a poussé les gens à se marier": raisons juridiques, homoparentalité, reconnaissance légale et sociale d'une minorité stigmatisée...

Nouvelles données statistiques


Environ 200.000 personnes vivaient en couple homosexuel en 2011, date à laquelle la question a été posée pour la première fois dans l'enquête Famille et logements de l'Insee. Mais "c'est probablement un minimum", estime Wilfried Rault.

"Sur la question de l'homosexualité en général et des couples de même sexe en particulier, il y a encore beaucoup de choses à apprendre en démographie et en sociologie, même si les recherches ont progressé depuis une trentaine d'années", souligne le sociologue.