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jeudi 15 mai 2014

Flambée d'homophobie en 2013: une agression tous les deux jours

Wilfred de Bruijn, attaqué à Paris en avril 2013

Le débat sur l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples homosexuels s'est tenu sur fond d'homophobie exacerbée en 2013: une agression physique tous les deux jours et une augmentation de 80% des signalements, selon SOS Homophobie.

L'association, qui "fête" ses 20 ans, a enregistré 3.517 témoignages de lesbophobie, gayphobie, biphobie ou transphobie en 2013. La moitié des victimes sont des hommes, un quart, des femmes, 2% des trans (23% sexe/genre inconnu). Dans 6% des cas, il s'agit d'agressions physiques.

Chez les femmes, près d'un quart des actes de lesbophobie se produisent dans la famille et l'entourage proche, une fois sur cinq dans les lieux publics. Il s'agit le plus souvent d'insultes, de menaces de viol ou de mort, mais SOS Homophobie relève 15% d'agressions physiques (51 cas).

Dans l'enquête spécifique de l'association sur la lesbophobie, près des deux tiers des lesbiennes (63%) déclarent ne pas manifester d'affection à leur partenaire en public par peur des réactions d'hostilité.

Sur fond de Manif pour tous


En 2013, six signalements d'homophobie sur dix (61%) ont été faits au premier semestre, marqué par les défilés de la Manif pour tous et autres mouvements opposés à l’égalité des droits. "Leur virulence a libéré et nourri une parole homophobe."

- Lire aussi: "Agression d'un couple gay: 1 an de prison dont 4 mois ferme" (24/04/2014)


SOS Homophobie 2014 manifestations 2013
(Source: SOS Homophobie)

L'homophobie se déchaîne sur Internet


Avec trois fois plus de témoignages qu'en 2012, Internet (plus de la moitié des témoignages) et surtout les réseaux sociaux sont le théâtre de prédilection des homophobes, qui se sentent protégés par l'anonymat ou pensent que la loi ne s'y applique pas. L'amorce "#SiMonFilsEstGay" continue ainsi de cracher sa haine et ses appels au meurtre sur Twitter.

Mais les personnes LGBT (lesbiennes, gays, bi, transgenre ou autres sexualités et identités de genre) subissent l'homophobie et ses déclinaisons dans la famille (6% des témoignages), le voisinage (4%), le milieu scolaire (3%) ou au travail (5%): rejet, insultes, violences, discriminations...

SOS Homophobie 2014 contexte 2013
(Source: SOS Homophobie)

De la parole homophobe aux actes


L'agression de Wilfred de Bruijn et de son compagnon à Paris en avril 2013 a été l'un des cas les plus médiatisés car le jeune homme avait publié sur Facebook la photo de son visage rendu méconnaissable par les coups. Le procès des agresseurs est en cours.

"Ce ne sont pas les manifestants contre l'égalité qui nous ont tabassés. Mais les personnes qui ont une parole publique et tiennent des propos inadmissibles, profondément homophobes, risquent de légitimer des actes, des actions et d'autres paroles homophobes", estime Wilfred de Bruijn.

Heureusement, note SOS Homophobie, dans de nombreux cas, "les victimes (...) n’hésitent plus à témoigner" car "la reconnaissance progressive des droits des personnes LGBT leur a permis de ne plus se cacher et de s’affirmer".

- Ligne d'écoute anonyme de SOS Homophobie: 0810.108.135 (Numéro Azur) ou 01.48.06.42.41