"Nous, médecins, avons aidé des couples homosexuels à avoir un enfant même si la loi l'interdit". Plus de 40 ans après le "manifeste des 343 Salopes" et celui des médecins pour le droit à l'avortement, 130 médecins ou biologistes appellent à l'accès à la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes les femmes, quelle que soit leur situation de couple, dans un manifeste publié par Le Monde du 17 mars 2016.
Aujourd'hui, la PMA reste réservée aux couples hétérosexuels infertiles puisque, de l'aveu même de l'actuelle ministre de la Famille, Laurence Rossignol, le gouvernement, cédant à l'intimidation des opposants au mariage gay de la Manif pour tous, a renoncé à ouvrir la PMA aux couples de lesbiennes, n'abordant même pas la question des célibataires.
>> Voir aussi sur LToutes: "Famille: le rapport qui veut ouvrir la PMA aux lesbiennes" (09/04/2014)
Au-delà de la PMA, les médecins emmenés par le Dr René Frydman, gynécologue de l'équipe médicale du premier "bébé éprouvette" (fécondation in vitro, FIV), en 1982, militent notamment pour que les femmes aient le droit de congeler leurs ovocytes sans projet de grossesse immédiat, comme les hommes peuvent déjà le faire pour leur sperme, et pour la mise en place d'un véritable Plan de lutte contre l'infertilité. "On n'est plus en adéquation avec l'évolution de la société (...) Les femmes veulent des enfants plus tard", a expliqué le Dr Frydman sur BFMTV.
Mais si les anti-mariage pour tous se sont toujours appliqués à lier PMA et GPA, le Dr Frydman dissocie totalement ces deux questions. "Personnellement, je suis absolument opposé à la GPA", explique le gynécologue, soulignant que les signataires posent "deux principes éthiques fondamentaux: la non-commercialisation du corps humain et le refus du risque d’utiliser ou d’aliéner une autre personne (adulte ou enfant) à son profit, quelle que soit sa situation".
Le collectif Oui Oui Oui a salué la prise de position de ces médecins sur la PMA, jugeant que "la balle est dans le camp de Hollande et Valls", que "le pseudo-argument éthique développé par eux s'effondre" et que "le gouvernement peut maintenant choisir en conscience qui il écoute", de la Manif pour tous ou des médecins.
