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mercredi 30 janvier 2013

Taubira défend le mariage pour tous avec panache


 Christiane Taubira a mouillé sa chemise ce 29 janvier 2013 pour défendre le projet de loi du gouvernement sur le mariage pour tous, qui devrait être adopté par la majorité de gauche malgré les plus de 5.000 amendements parfois loufoques déposés par l'opposition. "Enfin le mariage devient une institution universelle", a lancé la garde des Sceaux à l'Assemblée nationale, dénonçant les "mensonges", l'"hypocrisie" ou l'"égoïsme" de l'opposition.

Chahutée par une partie des députés, applaudie par l'autre, Taubira a longuement rappelé l'histoire du mariage civil, issu de la Révolution, soulignant qu'avant cela, comme les couples homosexuels aujourd'hui, les comédiens, protestants ou juifs ont été exclus du mariage religieux -catholique.

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a également interpellé l'opposition en prenant le pari qu'une fois la loi votée, "beaucoup d'entre vous viendront me dire: Oui, c'est une avancée, vous avez bien fait de le faire".


Ouvrir le mariage aux couples de lesbiennes et de gays, "c'est un acte d'égalité", a insisté Taubira, assurant qu'"il ne s'agit pas d'un mariage au rabais (...) C'est bien le mariage, avec toute sa charge symbolique". "Nous proclamons par ce texte l'égalité de tous les couples, l'égalité de toutes les familles", a-t-elle lancé sous les huées de l'opposition. Et la majorité d'applaudir debout quand elle ajoute: "Nous sommes fiers de ce que nous faisons."

La ministre des Familles, Dominique Bertinotti, a pour sa part rappelé qu'"il n'y a plus de modèle familial unique". "Cette loi nous oblige à regarder droit dans les yeux la réalité des familles d'aujourd'hui", a-t-elle poursuivi, "refusons les peurs" avec "une vision généreuse de la famille, qui inclut et non qui exclut".

La ministre a cité le président américain Barack Obama, qui a déclaré il y a quelques jours dans son discours de ré-investiture que sa tâche ne serait pas finie "tant que nos frères et nos soeurs gays ne sont pas traités de la même façon par la loi". "Plus personne ne doit être clandestin dans sa famille, dans la société, dans la République", a lancé Bertinotti.

Quant au rapporteur du texte, Erwann Binet, il a affirmé qu'"aucune étude sérieuse" ne constatait de différence entre les enfants de familles hétéro et homoparentales.

L'opposition, notamment Hervé Mariton et Henri Guaino, est tout de suite montée au créneau contre le mariage pour tous, s'enflammant et s'attirant des rappels au règlement.

Le débat sur le mariage et l'adoption pour tous doit s'achever au plus tard le 10 février. La procréation médicalement assistée (PMA), initialement prévue dans le texte, a été renvoyée à un autre projet de loi sur la famille, en mars. "Cette loi est historique car elle fait tomber un bastion de la stigmatisation", a estimé la rapporteuse Marie-Françoise Clergeau. "Les arguments d'hier contre le PACS sont les mêmes que ceux d'aujourd'hui contre le mariage."

- Le projet de loi sur le mariage pour tous