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vendredi 9 décembre 2011

Blocus Pocus: troublante identité


Lévy Blancard et Caroline Beisbardt, "Blocus Pocus"


"Etes-vous homosexuelle?" Eve répond "oui" d'un seul élan mais Sarah bloque. A l'heure où elle tire un premier bilan désenchanté de sa vie, la comédienne trentenaire voit ses plans bouleversés par une pièce et une partenaire sans tabou. Deux ans après "Echantillon", Lévy Blancard revient avec "Blocus Pocus", une "comédie identitaire" qu'elle interprète avec Caroline Beisbardt (Eve) et Hope Newhouse (le metteur en scène).

"Sarah n'est pas capable de répondre par oui ou non à la question du metteur en scène. Elle a décidé qu'elle était hétéro, aurait des enfants, mais rien ne se passe comme elle l'avait prévu. Elle est bousculée", explique Lévy Blancard à LToutes. "Eve est impulsive, elle aime bien être remarquée mais s'intéresse vraiment aux personnes. Elle suit son corps", complète Caroline Beisbardt.

En bonne tentatrice, Eve insiste pour répéter la scène du baiser et trouble encore davantage les fragiles certitudes de Sarah, au grand dam "du" metteur en scène, dont le genre n'est jamais remis en question alors que c'est une femme et qui, "lui", tombe systématiquement amoureux de ses comédiennes.


"Je suis plus intéressée par l'ambiguïté que par l'homosexualité. Je ne sais pas si tous mes spectacles ne parlent pas un peu de l'identité sexuelle!", reconnaît Lévy Blancard. "Pour moi, c'est important d'en parler. Ca gêne quand je me balade main dans la main avec ma copine", remarque-t-elle, soulignant que les lesbiennes et gays sont encore confrontés à "des insultes, des violences homophobes".

Avec la comédie Blocus Pocus, l'auteure et interprète espère s'adresser "à tout le monde" et notamment "aux familles d'homosexuels pour savoir quelles questions identitaires on peut se poser" quand on découvre sa propre homosexualité. "Il y a quelque chose à faire pour amener tout le monde à trouver ça normal", insiste-t-elle dans un grand sourire.

Les répétitions se terminent et Blocus Pocus devrait bientôt faire ses débuts dans un théâtre parisien. Une affaire à suivre avec LToutes.


mercredi 7 décembre 2011

Un député UMP fait son coming out


Les élus qui ont leur coming out ne se comptent guère que sur les doigts d'une main, surtout à droite. Après le maire PS de Paris Bertrand Delanoë et l'ex-ministre UMP Roger karoutchi, Franck Riester, maire de Coulommiers (Seine-et-Marne), est le premier député UMP à avoir sauté le pas. Dans l'interview accordée au Pays Briard, il évoque le "dérapage" qu'aurait commis l'élu d'opposition (PS) Pascal Thierry lors d'un conseil municipal récent: il avait lancé à l'évocation de la "couverture mixte" d'un nouveau terrain de sport: "si la couverture est mixte, il ne faudrait pas être gay...".

"Il semblerait que ces allusions m'étaient destinées et cherchaient à m'atteindre", a réagi Franck Riester, 37 ans. "Si c'est le cas, c'est raté car mon homosexualité n'est pas un secret. Je partage ma vie avec mon ami depuis longtemps. Pour autant, je n'ai jamais fait étalage de ma vie privée et continuerai à agir de la même manière".

Dans un droit de réponse, Pascal Thierry s'est ensuite défendu de tout dérapage homophobe, évoquant "un jeu de mots lancé dans le feu des débats". Si "Franck Riester et moi-même ne partageons pas les mêmes valeurs politiques", il souligne l'avoir "félicité" lorsqu'il a voté en juin dernier, avec quelques autres députés UMP, en faveur d'une proposition de loi PS autorisant le mariage homosexuel. Franck Riester fait aujourd'hui partie de la "jeune garde" UMP que Nicolas Sarkozy cherche à promouvoir pour sa campagne présidentielle de 2012. Il est à ce titre reçu régulièrement à l'Elysée avec d'autres jeunes élus.

Jean-Luc Romero, auteur de "homo politicus" et ancien élu de droite, lui a adressé "un grand et chaleureux bravo". "Cela lui vaudra le respect de ses électeurs. Mais arrivera t-il à faire taire dans son parti un Vanneste qui estime que les homos sont inférieurs aux hétéros ou un Myard qui assimile homosexualité à pédophilie ?", s'interroge-t-il sur sa page facebook. Selon lui, sur 530.000 élus en France, à peine 30 se disent homosexuels...