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mercredi 11 mai 2011

Homophobie: la violence augmente


Toujours plus d'agressions physiques signalées, notamment dans les lieux publics, et un Internet à la pointe de la violence verbale: le 15e rapport de SOS Homophobie dresse un état des lieux pas franchement rose pour les gays, lesbiennes, bi et trans (LGBT) en France.

L'association a constaté une augmentation de 42% des témoignages d'agressions physiques en 2010 (125 cas contre 88% en 2009), ces attaques allant de la bousculade, du passage à tabac, jusqu'au viol et même au meurtre. La visibilité accrue des homosexuels "semble exacerber les réactions des agresseurs et agresseuses".

Rappelons que l'homophobie est considérée comme une circonstance aggravante en justice depuis 2003. D'ailleurs, 2011 s'est ouverte sur la condamnation des quatre tortionnaires de Bruno Wiel, ce jeune homme roué de coups, violé et laissé pour mort à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) en 2006. Ils ont écopé de peines de prison allant de 16 à 20 ans.

Un récent sondage Ifop pour le magazine "Têtu" révélait que près de la moitié des homosexuels (48%) avaient déjà été insultés et un sur quatre (24%) agressé physiquement pour leur orientation sexuelle.

Les agressions physiques représentent 11% des atteintes recensées par SOS Homophobie, derrière la discrimination, le harcèlement, la menace ou le chantage (19%), le rejet ou l'ignorance (24%) et surtout les insultes (55%). Les trois quarts des témoignages sont donnés par des hommes mais l'association note que les cas concernant les lesbiennes augmentent de 32%, alors que le nombre total de cas progresse de 18%.

SOS Homophobie souligne qu'elle a reçu près de 1.500 témoignages de manifestations homophobes et transphobes en 2010, alors que ce nombre stagnait depuis 2005 entre 1.200 et 1.300 par an. Cela ne traduit pas forcément une envolée de la haine contre les LGBT, mais en tout cas un désir de briser le silence sur des actes dont beaucoup de victimes n'osent pas parler.

Pour la deuxième année consécutive dans le rapport de SOS Homophobie, Internet apparaît comme le lieu privilégié pour les insultes, diffamations et appels à la haine homophobe, souvent sous le couvert de l'anonymat, que ce soit sur les forums, les réseaux sociaux ou les sites des grands médias. Les lieux publics (13% des cas), le travail (12%, au premier rang jusqu'en 2008), le voisinage (11%), et la famille et l'entourage proche (11%) sont les principaux lieux d'expression de l'homophobie.

A un an de l'élection présidentielle française, SOS Homophobie en appelle à "la conscience des femmes et hommes engagé-e-s en politique" et souligne que "la lutte contre l'homophobie n'a de sens que si elle est accompagnée d'un combat pour l'égalité des droits".