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samedi 18 décembre 2010

La pub lesbienne qui choque Berlusconi


Deux femmes qui se lancent des oeillades suggestives pendant une soirée avant de finir au lit... La scène ne finira pas comme prévu: il s'agit en fait de la nouvelle publicité pour la Renault Twingo diffusée en Italie. Le slogan: "la nouvelle Twingo Miss Sixty... C'est un truc de filles". Réalisée par Publicis, elle a apparemment réussi l'exploit de choquer le chef du gouverment italien Silvio Berlusconi: les chaînes de son groupe Médiaset ont annoncé qu'elles ne la diffuseraient pas, tout comme la chaîne publique Rai, raconte le Daily Mail.

"Les limites sont-elles franchies? Une chose est sûre: il n'y a aucun détail technique concernant la voiture elle-même dans cette pub", sourit le Corriere Della Sera.

Des associations de défense des droits des homosexuels ont également dénoncé cette pub, jugée offensante pour les lesbiennes. Masi le débat fait rage sur les forums, d'autres homos y voyant un changement plutôt agréable. "Nous avons voulu créer une publicité originale, drôle mais pas vulgaire, et je pense que nous y sommes parvenus", se défend Daniele Tranchini de Publicis-Milan. Pour l'instant, la pub n'est diffusée qu'en Italie, sur la chaîne Sky, mais elle pourrait bientôt l'être dans toute l'Europe.

Dur d'être homo au boulot



L'homosexualité nuit à l'embauche et à la progression dans l'entreprise. C'est ce qui ressort d'un sondage CSA pour la HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) sur la perception des discriminations au travail dans le public et le privé.

Environ 5% des personnes interrogées disent avoir été victimes ou témoins de discriminations liées à l'homosexualité.

D'après cette enquête, 10% des salariés du public et 16% de ceux du privé estiment qu'être lesbienne ou gay constitue un facteur de discrimination à l'embauche dans leur entreprise -toutefois loin derrière le fait d'être séropositif ou atteint du SIDA (30% dans le public et 26% dans le privé).

Ce "handicap" persiste une fois dans la place car la progression professionnelle en est freinée, surtout dans le privé (14% le pensent, contre 8% dans le public), bien que seuls 1% des salariés du privé estiment que leur homosexualité leur vaut d'être moins bien payés que des collègues aux compétences et statut équivalents.

- Lire aussi sur LToutes: "Une lesbienne sur trois victime d'agression au travail" (14/05/2009)

Rappelons que l'orientation sexuelle est l'un des 18 critères de discrimination punis par la loi (article 225-1 du Code pénal). Début 2010, par exemple, dans le nord de la France, un employeur a été condamné à verser 14.400 euros d'indemnités à un salarié victime de harcèlement moral puis licencié parce qu'il était homosexuel.

Le sondage a été réalisé par téléphone les 24 et 25 novembre et les 1er et 2 décembre 2010 auprès d'un échantillon de 1.080 personnes comprenant un échantillon national représentatif de 578 salariés du privé et un échantillon national représentatif de 502 agents de la fonction publique, tous deux constitués selon la méthode des quotas.