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samedi 15 mai 2010

Mobilisation contre l'homophobie


A Paris, Bordeaux, Rennes et dans une douzaine de villes françaises, à Glasgow, Berlin, Madrid, Lima, Sans Francisco, Bogota ou Tel Aviv, à Porto et Shangaï et même au Cameroun, des gays et lesbiennes vont s'embrasser en public dans les prochains jours. Objectif: marquer la Journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie, lundi 17 mai.

L'homophobie, comme l'a encore montré le rapport 2010 de SOS Homophobie, reste un fléau bien présent. D'ailleurs, bien que bon enfant, les kiss-in ont décidément du mal à passer chez certains.

La Lesbian and Gay Pride de Lyon a dû taper du poing sur la table après le report de la manifestation qui devait se tenir samedi dans la ville. "Les kiss-in qui se tiennent un peu partout en France participent à la visibilité des LGBT, et sont un symbole de ce que devrait être cette égalité réelle, le droit de s'aimer et à montrer partout cet amour, sans avoir à subir de rejet", rappelle l'association dans un communiqué. Mais "des mouvements catholiques intégristes, proches de l'extrême droite, menacent cet évènement de violences graves", s'indigne-t-elle, en appelant le préfet du Rhône à "ne pas céder aux pressions de ces intégristes". Le kiss-in de Lyon a été reporté au mardi 18 mai.

Au-delà, le programme élaboré par le Comité IDAHO, organisateur de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, est chargé, avec plus de 150 événements prévus dans 39 villes en France: débats, projections, expositions, concerts...

Le thème choisi cette année porte sur les rapports difficiles entre religion et homosexualité, alors que le secrétaire d'Etat du Vatican a évoqué le 12 avril un "lien entre l'homosexualité et la pédophilie" et que le pape Benoit XVI a réaffirmé le 13 mai son oppositon au mariage homo. Un colloque sur le sujet se tiendra lundi à l'Assemblée nationale, en présence de Louis-Georges Tin, président du Comité IDAHO, de la nouvelle présidente de la Halde Jeannette Bougrab et, peut-être, du ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux.

Engagée dans la lutte contre l'homophobie dans le sport, la secrétaire d'Etat Rama Yade réunira quant à elle les associations LGBT (Comité IDAHO, SOS Homophobie, Fédération sportive gaie et lesbienne, Paris Foot Gay…) et le mouvement sportif (fédérations, INSEP) lundi pour évoquer le sujet.

jeudi 13 mai 2010

Lesbophobie: l'homophobie plus le sexisme


La lesbophobie, c'est l'homophobie plus le sexisme. A l'approche de la Journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie (Idaho, 17 mai), le rapport 2010 de SOS Homophobie met en lumière cette double peine dans les agressions verbales ou physiques recensées en 2009, qui représentent 13% des 1.260 témoignages reçus par l'association l'an dernier.

Le premier contexte de lesbophobie est celui de la famille et de l'entourage, devant les lieux publics et le travail, mais Internet est devenu l'un des bastions de la haine des gouines et autres pédés. La manifestation la plus fréquente de la lesbophobie est l'insulte (35%), mais il y a aussi les menaces, le harcèlement, le chantage, le rejet ou l'ignorance, et la violence, dans 8% des cas, selon SOS Homophobie.

Certains cas de lesbophobie ont été médiatisés récemment, comme celui de l'agression d'un couple de lesbiennes à Albi, ou du harcèlement et de l'agression de Cynthia et Priscilla en région parisienne, dont l'un des agresseurs a été condamné, mais des faits moins spectaculaires ont également des conséquences douloureuses pour la victime, et peuvent conduire à la dépression, voire au suicide.

Il y a Magali, 24 ans, violée à l'âge de 18 ans par trois "amis" du lycée qui savaient qu'elle était lesbienne et voulaient lui apprendre "ce que c’est, un homme". Depuis, elle poursuit très péniblement ses études alors qu’elle était une excellente élève au lycée. Elle a tenté de se suicider il y a un an. Elle n’arrive plus à avoir de relation amoureuse.

Martine, 49 ans, en couple depuis 21 ans, était insultée et parfois frappée par son père qui n'acceptait pas qu'elle soit lesbienne, jusqu'à ce qu'il l'agresse si violemment il y a six ans qu'elle possède depuis le statut d'adulte handicapée et n'ose plus sortir de chez elle, songeant à "sauter par la fenêtre".

Pour Sophie, âgée d'une vingtaine d'années, "être homo prend parfois des allures de calvaire". Un voisin menace de lui "casser les reins" et de lui "exploser la gueule", la poursuit dans les
escaliers, la traite de "salope, connasse, dégénérée" et a voulu défoncer la porte de chez elle à coups de pied. Mais la police répond qu'elle ne peut rien faire tant que son agresseur ne l’a pas brutalisée physiquement ou n'a pas émis de menaces de mort "concrètes".

Un autre témoignage rapporté par SOS Homophobie est celui de Marie, mise au placard quand son homosexualité a été connue, et forcée d'accepter son licenciement après un arrêt maladie, par un patron qui ne supportait pas qu'elle ait eu une relation avec une collègue. Nombre de cas de lesbophobie restent impunis faute de preuves concrètes mais aussi de sensibilisation suffisante de la société au phénomène.