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mercredi 3 février 2010

L'espoir relancé pour les homos dans l'armée US

Les choses semblent enfin bouger dans le bon sens pour les gays et lesbiennes de l'armée américaine. Le nombre de renvois pour homosexualité a diminué de 30% en 2009, et le Pentagone étudie un plan d'abrogation de la loi "Don't Ask, Don't tell", à la demande du président Obama.

Environ 13.000 militaires américains ont été licenciés depuis l'adoption en 1993 de cette loi, selon l'association Servicemembers Legal Defense Network (SDLN). Visant initialement à protéger les gays et lesbiennes qui servent dans l'armée, la "DADT" interdit de révéler son homosexualité ou de poser des questions sur l'orientation sexuelle d'un militaire. Mais la loi du silence a finalement surtout fait le bonheur des homophobes.

L'armée américaine a encore renvoyé 428 militaires homosexuels -259 gays et 169 lesbiennes en 2009, même si l'on note que, pour la première année au pouvoir d'Obama, le nombre a baissé d'environ 30% par rapport à 2008, où l'on en était à 619 renvois (410 hommes et 209 femmes). La discrimination est encore aggravée pour les femmes, moins nombreuses dans l'armée mais proportionnellement davantage renvoyées pour homosexualité (cf LToutes: "L'armée US vire plus de lesbiennes que de gays", 09/10/2009): comme souvent, homophobie et misogynie font bon ménage.

Ce n'est pas la première fois que Barack Obama promet l'abandon de la loi DADT mais cette fois la machine semble lancée. "Cette année, je travaillerai avec le Congrès et notre armée pour abroger enfin la loi qui prive les homosexuels américains du droit de servir le pays qu'ils aiment parce qu'ils sont qui ils sont", a lancé le président dans son premier discours sur l'état de l'Union le 27 janvier.

Le chef des armées américaines s'est à son tour prononcé, "à titre personnel", pour la levée du tabou homosexuel dans l'armée. C'est "ce qu'il faut faire" pour mettre fin à une politique qui force des gens "à mentir sur qui ils sont pour pouvoir défendre leurs compatriotes", a estimé l'amiral Mike Mullen devant le Sénat.

Quant au ministre de la Défense Robert Gates, il a annoncé le lancement d'une étude d'un an sur les moyens de permettre aux gays et lesbiennes de servir dans l'armée sans cacher leur orientation sexuelle. Les associations LGBT applaudissent et attendent de voir: le processus d'abrogation du Don't Ask, Don't Tell, s'il aboutit, prendra du temps et devra surmonter de très fortes résistances, militaires et politiques.

mardi 2 février 2010

Un couple lesbien obtient le partage de l'autorite parentale

Une lesbienne a été reconnue comme la mère sociale de l'enfant conçu par sa compagne, avec qui elle partage désormais l'autorité parentale.

Le parquet, qui avait souhaité le rejet de la demande, n'a pas fait appel pour l'heure de la décision du jugement rendu le 13 janvier par le tribunal de grande instance de Créteil, dans la région parisienne.

S., 30 ans, et N., 39 ans, vivent en concubinage depuis 2002 et sont pacsées depuis 2003. En juin 2008, S. a mis au monde l'enfant du couple, conçu par insémination artificielle en Espagne. N. n'ayant pas obtenu le droit d'adopter l'enfant, les deux femmes se sont tournées vers le partage de l'autorité parentale.

L'avocate du couple a "collé" à la jurisprudence en la matière, s'employant "à démontrer que l'intérêt de l'enfant exigeait l'autorité partagée", a-t-elle expliqué à LToutes. Me Céline Campi a notamment fait valoir que N. était le soutien financier du foyer, et que S., ébéniste, souffrait d'un souffle au coeur.

Le jugement découle de l'arrêt de la Cour de cassation du 24 février 2006. La plus haute juridiction française y estime que "l'article 377-alinéa 1er du Code civil s'oppose pas à ce qu'une mère, seule titulaire de l'autorité parentale en délègue tout ou partie de l'exercice à la femme avec laquelle elle vit en union stable et continue, dès lors que les circonstances l'exigent et que la mesure est conforme à l'intérêt de l'enfant".

Interrogé par LToutes, Philippe Rollandin, porte-parole de l'Association des parents gays et lesbiens (APGL), a salué la décision du TGI de Créteil, regrettant toutefois que le couple ait dû démontrer l'existence d'un risque pour l'enfant (la profession "physique" et l'état de sanrté de la mère biologique). "Ca fait un peu bricolage. Le parent social doit être reconnu comme tel. Ce qu'il faut, c'est une loi qui reconnaisse le statut du beau-parent", a-t-il estimé.