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samedi 23 janvier 2010

Rapport Leonetti: les homos exclus de l'AMP


Pour Jean Leonetti (photo, avec Sarkozy), "la finalité du recours à l'AMP (Assistance médicale à la procréation) est d'ordre médical et la demande parentale d'un couple n'est recevable que dans ce cadre". Exit donc, les homos, un couple étant forcément formé par "un homme et une femme" pour le rapporteur UMP de la mission parlementaire sur la révision des lois de bioéthique.

Jean Leonetti préconise par ailleurs le maintien de l'interdiction des mères porteuses, la gestation pour autrui comportant un "risque de marchandisation". Son rapport a été adopté par les députés mardi, le débat législatif sur la révision des lois de bioéthique devant, lui, se tenir avant l'été.

Les couples pacsés hétérosexuels n'auront en revanche plus à justifier de deux ans de vie commune pour accéder à l'AMP. De même, le rapporteur propose "d'autoriser le transfert post mortem d’embryon à titre exceptionnel, lorsque le projet parental a été engagé mais brutalement interrompu par le décès du conjoint".

"Une occasion manquée" pour l’Association des Parents Gays et Lesbiens (APGL), qui a dénoncé dans un communiqué "le conservatisme du rapport" Leonetti. "Les parlementaires ignorent-ils que, de plus en plus de pays – Union Européenne comprise – ouvrent le mariage aux couples de même sexe, et que dans de nombreux cas, cette union permet l’adoption et l’accès aux techniques de procréation médicalement assistée (PMA) ?" Quant aux mères porteuses, "les parlementaires ignorent-ils que de nombreux couples – de même sexe et de sexes différents – se rendent dans les pays où existe un marché de la gestation pour autrui et que, en France même, un marché noir de la mère porteuse est en train d’émerger au mépris de toutes règles ?"

"Le débat a laissé une telle place aux autorités religieuses qu'il a été dominé par leurs positions", regrette de son côté HES (Homosexualités et Socialisme). Qui ne perd pas espoir néanmoins: "le débat parlementaire prévu au printemps sera l'occasion d'ouvrir la discussion sur les avancées qu'attendent les associations et l'opinion publique".

"Ce rapport propose une discrimination légale entre les couples pour l’accès à l’AMP", constate également Gaylib, déplorant une "volonté d’ériger la famille traditionnelle (Père Mère enfant) en modèle unique". Et d'espérer "que le Parlement ne se sente pas lié par les recommandations de ce rapport et puisse entendre la voix des ces milliers de couples qui vivent dans la détresse de ne pouvoir fonder une famille".

mercredi 20 janvier 2010

Morin défend l'homoparentalité


Hervé Morin défend l'homoparentalité. Le président du Nouveau centre est favorable à l'adoption par des couples homosexuels pour mettre fin à "l'hypocrisie formidable" de la loi française, comme il l'a dit le 18 janvier en présentant ses voeux 2010 à son parti.

Le patron du centre-droit souligne que "l’intérêt de l’enfant est de pouvoir bénéficier du même partage de l'autorité parentale, des mêmes protections que l’enfant adopté par un couple hétérosexuel s’il arrivait malheur à l’un des deux parents". Invoquant "l'humanisme moderne", il appelle son parti à "porter de grands sujets de société" comme l'homoparentalité -"quitte à en débattre entre nous", ajoute-t-il.

"Ayons en tête une seule exigence: l’intérêt de l’enfant. Dès lors, nous y répondrons autrement que par les réflexes que nous pourrions avoir spontanément", a lancé Morin à ses troupes, rappelant la levée de boucliers contre le PACS à droite il y a 12 ans.

En novembre dernier déjà, Hervé Morin plaidait sur Canal Plus pour l'homoparentalité, expliquant qu'"avant tout, ce qui compte, c'est l'amour que peut avoir un enfant, quelle que soit la configuration du couple". Et en décembre, il recevait des "spécialistes" de l'homoparentalité, dont l'avocate Caroline Mécary, pour mieux connaître les aspects de la question, surtout sur la protection des enfants.

A l'heure où le gouvernement répète à l'envi son opposition à l'adoption par des couples de lesbiennes et gays, Hervé Morin se place dans une position délicate, à l'approche des élections régionales qui plus est, en tant que ministre de la Défense, membre de la majorité et aussi chef d'un parti, centriste mais tout de même de droite. Cela mérite d'être noté, surtout quand Nadine Morano, la secrétaire d'Etat à la Famille, qu'on a connue plus ouverte aux droits LGBT, rétropédale vers le futur, renvoyant le débat sur l'homoparentalité à la présidentielle de 2012.