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lundi 17 août 2009

Les gays d'Irak victimes d'une campagne d'extermination


"C'était un soir, tard. Ils sont venus prendre mon compagnon chez ses parents. Quatre hommes en noir, masqués, ont fait irruption dans la maison. Ils l'ont demandé, en l'appelant par son nom. Ils l'ont insulté et emmené (...) On l'a retrouvé dans le quartier le lendemain. Ils avaient jeté son corps dans les poubelles. On lui avait coupé les parties génitales et arraché une partie de la gorge".

La scène racontée par le partenaire de dix ans de la victime s'est déroulée en avril, en Irak. D'autres histoires d'intimidation, de torture, d'humiliation, de viol, de mutilations défilent dans le rapport "Ils veulent nous exterminer" sur la condition des gays en Irak publié par Human Rights Watch. Des médecins disent avoir reçu des dizaines de corps et cadavres mutilés.

La terreur et la stigmatisation de l'homosexualité imposent souvent le silence sur ces actes de barbarie mais HRW estime d'après les témoignages que des centaines d'hommes ont été assassinés en Irak dans le cadre d'une campagne d'enlèvement, torture et exécution des gays qui a commencé en 2009 à Bagdad dans le quartier de Sadr City, bastion des islamistes radicaux de l'Armée du Mahdi.

Les autorités irakiennes "n'ont rien fait" pour empêcher ces crimes, accuse l'organisation de défense des droits de l'Homme, qui exhorte le gouvernement de Bagdad à réagir et traduire en justice les criminels.

"Les dirigeants irakiens sont censés défendre tous les Irakiens, et non les abandonner à des agents armés de la haine", rappelle Scott Long, directeur du programme pour les droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) de HRW. "Laisser faire la torture et le meurtre menace les droits et la vie de chaque Irakien."