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mardi 14 juillet 2009

La Lesbienne invisible qu'il faut voir

Dernières nouvelles: La Lesbienne invisible revient à partir du 17 septembre au théâtre parisien Les Feux de la rampe, du jeudi au samedi, à 20h.

Rien à faire, avec sa jupe et son rouge à lèvres,
Océane Rose Marie ne convainc, ni les lesbiennes, ni les hétéros qu'elle aime les filles: c'est la "Lesbienne invisible".

Elle fera ses gammes, du club de foot féminin de son adolescence où les vraies dures ne veulent pas l'homologuer à la fébrilité sexuelle post-"L Word", en passant par la meilleure copine vexée de ne pas être convoitée, les gouines hyperbranchées en boîte, une star de la chanson française dont elle ne taira que le nom, et Nathalie, ah, Nathalie, l'amour de sa vie, ou presque.

"Mais attends, t'es lesbienne? C'est pas possible!" "Mais si tu aimes la pénétration, pourquoi tu te fais pas des mecs?" "Tu n'es pas si laide, tu peux te trouver un garçon"... Tous les clichés défilent dans la vie d'Océane Rose Marie, pour une heure d'un one woman show rythmé, où l'on passe du sourire à la franche rigolade.

Tour à tour allumeuse, refoulée, branchouille, amoureuse ou prédatrice sexuelle, Océane Rose Marie rappelle forcément quelqu'un ou une situation qu'on a connus. Homo ou hétéro, femme ou homme, "tout le monde peut s'identifier à elle, ou a rencontré un jour les filles qu'elle croise", explique-t-elle dans un entretien à LToutes (voir "La Lesbienne invisible dit tout", 26/07/2009).

Le succès est au rendez-vous pour la Lesbienne invisible -LLI pour les intimes- puisque même les dates rajoutées jusqu'au 16 juillet 2009 affichent complet. Il faudra donc attendre la rentrée pour retrouver Océane Rose Marie, à Paris puis, on l'espère de tout coeur, en province.

La Lesbienne invisible:
http://www.myspace.com/lalesbienneinvisible

dimanche 12 juillet 2009

Orelsan enflamme les Francofolies

(actualisé le 09/08/2009 et le 16/07/2009 avec réactions)

Déprogrammé au Francofolies 2009 de La Rochelle alors qu'il devait chanter le 14 juillet, le rappeur Orelsan, critiqué pour les paroles sexistes et homophobes de certaines de ses chansons, a reçu le soutien de Cali et d'Olivia Ruiz au nom de la liberté d'expression. (voir LToutes: "Orelsan accusé de sexisme et d'homophobie", 11/04/2009)

Olivia Ruiz a dédicacé sa chanson samedi à "celui qui n'est pas là, monsieur Orelsan", et Cali a accusé les Francofolies de manquer de courage, à quoi le fondateur de la manifestation, Jean-Louis Foulquier, a répondu en accusant la présidente de la région Poitou-Charentes, la socialiste Ségolène Royal, d'être une "maître-chanteuse" à l'origine de cette censure.

L'ancien ministre socialiste de la Culture Jack Lang veut y voir une affaire "tristement symptômatique d'un certaine dérive idéologique socialiste", et l'UMP, pas toujours le premier défenseur de la license poétique, saute sur l'occasion pour dénoncer l'"attitude sournoise d'une collectivité locale" et "une atteinte a la liberté d'expression (...) du fait de Ségolène Royal".

Un mot de "censure" et des allégations contre Ségolène Royal que récuse sur France-Info le responsable des Francos, Bernard Pont, qui assure avoir seulement voulu préserver la "sérénité" du festival en annulant le concert et "ne pensait pas que ça allait faire ce bazar-là".

Ségolène Royal elle-même s'est finalement fendue d'un communiqué pour nier toute menace ou chantage à la subvention, même si la déprogrammation la satisfait et qu'elle estime que "tous ceux qui se sont déclarés solidaires de ce rappeur (...) ont perdu une occasion de se taire".

"Je me réjouis de cette déprogrammation, ne souhaitant en aucun cas cautionner un chanteur qui appelle au meurtre et à la violence contre les femmes et qui menace de les 'marie-trintigner' ou de les 'avorter à l'Opinel'", écrit-elle à LToutes.

En 1995, Ministère A.M.E.R. écope d'une amende de 250.000 francs à la suite d'une plainte du ministère de l'Intérieur contre la chanson "Sacrifice de poulet" extraite de la B.O. de "La Haine"

"On a presque oublié que l'origine de ces polémiques sont des paroles extrêmement violentes contre les femmes", rappelle aussi le Collectif national pour les droits des femmes, tandis que pour le Collectif contre l'homophobie, "la nécessaire défense de la liberté d’expression ne doit pas conduire à cautionner les messages discriminatoires".

Quant à Orelsan, il se défend inlassablement d'être mysogyne ou homophobe, répondant aux associations féministes qu'il "ne cautionne pas ce que fait ce type" dans la chanson "Sale pute", qu'il ne chante d'ailleurs plus sur scène, mais qu'il a seulement traduit le sentiment d'un jeune homme trompé, en proie à des sentiments violents. "Il s'agit d'une fiction. 'Sale pute' emploie tous les codes que l'on applique d'habitude au cinéma et à la musique pour faire comprendre que le propos est au second degré", dit-il au journal "Sud-Ouest".

C'est d'ailleurs comme cela que l'a compris la chanteuse Anaïs (voir LToutes: Anaïs déclare sa flamme", 15/11/2008), pour qui "Orelsan raconte des histoires, avec une réalité crue, mais beaucoup d'humour, et de recul et surtout d'humanité". Les textes vengeurs du rappeur passent peut-être mal du fait justement de leur allure de "réalité crue" et de l'absence apparente de distance. Une fois de plus se pose la question de la liberté de la création artistique et de l'influence des oeuvres.
- Lire aussi sur LToutes: "Orelsan accusé de sexisme et d'homophobie" (11/04/2009)