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vendredi 3 juillet 2009

L'Etat retire 15.000 euros au centre LGBT


L'Etat a "supprimé intégralement la subvention de 15.000 euros" allouée au centre LGBT Paris-Ile de France pour ses activités sociales, a annoncé sa présidente Christine Le Doaré dans un communiqué. "Notre action n'a pas été jugée prioritaire", alors que, depuis son installation rue Beaubourg, "la fréquentation du centre a explosé". Le centre LGBT conserve en revanche la subvention de 9.000 euros allouée pour ses actions liées à la santé, la Région Ile-de-France contribuant pour 2.900 euros.

"Aucune autre structure ne prend en charge les difficultés inhérentes aux discriminations rencontrées par les personnes LGBT", rappelle Christine Le Doaré. "Ce financement nous permet de proposer (...) un accueil personnalisé au sein de permanences juridique, sociale, aide à l'emploi et psychologique". Le centre héberge par ailleurs 65 associations... dont certaines conservent en revanche la subvention de l'Etat.

"Cette décision compromet l'équilibre budgétaire du centre", avertit sa présidente, qui s'inquiète notamment pour "les postes des deux salariés à temps partiel qui, aux côtés des équipes de bénévoles, nous aident à tenir le centre ouvert chaque jour et à accueillir le public".

"Nos interlocuteurs (...) nous ont assuré que cette décision ne valait que pour cette année, certes, mais ont-ils seulement compris à quel point ils allaient nous rendre l'année 2009 plus compliquée que prévu ?", lance-t-elle, en demandant que les structures associatives soient "financées de façon pérenne et cohérente au lieu d'être constamment soumises aux fluctuations de décisions arbitraires".

jeudi 2 juillet 2009

Inde: l'homosexualité légalisée à Delhi

Photo ICWO

L'homosexualité n'est plus un crime à New Delhi. La décision de justice du 2 juillet 2009 devrait avoir des répercussions positives pour les lesbiennes et gays d'Inde bien au-delà de la capitale, au moment où le gouvernement fédéral envisage d'abroger la section 377 du Code pénal rendant les actes homosexuels passibles de dix ans de prison.

"Nous sommes enfin entrés dans le XXIe siècle", s'est réjouie Anjali Gopalan, citée par le "Times of India", et dont la Fondation Naz India de lutte contre le SIDA et pour les droits des LGBT avait saisi la Haute cour de Delhi.

Première à statuer en ce sens, la Haute cour de Delhi estime que la section 377 criminalisant l'homosexualité entre adultes consentants viole les droits fondamentaux des citoyens garantis par la Constitution indienne. Les juges recommandent que la Constitution fédérale soit amendée en ce sens. La société indienne est très conservatrice et les groupes religieux s'opposent à la dépénalisation.

- Lire aussi sur LToutes: "L'Inde pas pressée de dépénaliser l'homosexualité" (29/06/2009)

lundi 29 juin 2009

L'Inde pas pressée de dépénaliser l'homosexualité

Photo Mayank Austen Soofi
Au lendemain des Gay Prides dans plusieurs grandes villes d'Inde dimanche, pour la deuxième année seulement, le gouvernement de ce pays envisage la dépénalisation de l'homosexualité... sans se presser, a déclaré lundi le ministre fédéral de la Justice Veerappa Moily.

Douchant les espoirs récents des organisations LGBT, il a nié tout préjugé favorable à l'abrogation de la section 377 du Code pénal qui considère les relations homosexuelles comme un crime passible de jusqu'à dix ans de prison. Les homosexuels sont souvent victimes de discrimination et de harcèlement de la part de la police. Beaucoup ont défilé masqués dimanche à New Delhi notamment.

"Le gouvernement ne peut pas prendre de décision hâtive. Nous avons besoin de réfléchir. Nous examinons (la question)", a expliqué le ministre, cité par la télévision publique DDNews. Dimanche, M. Moily avait précisé que New Delhi devait prendre en considération les points de vue de tous les acteurs de la société, y compris les groupes religieux.

La plupart des groupes religieux indiens les plus influents, hindous, musulmans et chrétiens, s'opposent à la révision, et encore plus à l'abrogation de la section 377 de 1860 qui qualifie de relations "contre nature" les rapports sexuels entre personnes du même sexe.

Les opposants voient dans la dépénalisation de l'homosexualité une menace pour la famille et l'ordre social, alors que les mouvements de défense des lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT) dénoncent une intolérance héritée des lois anti-sodomie de l'empire colonial britannique et un tabou qui favorise la propagation du SIDA. Les grands partis politiques évitent de se prononcer sur la question et le gouvernement fédéral est divisé.

Liza Minelli en tête de la Marche des Fiertés 2009 à Paris

La Marche des Fiertés LGBT 2009 a rassemblé entre 200.000 (selon la police, qui a aussi évoqué plus tard 500.000) et 700.000 lesbiennes, gays, bisexuels, transsexuels et leurs amis samedi 27 juin à Paris (voir nos photos). Avec une guest-star surprise: Liza Minelli.

Quarante ans après la naissance du mouvement d'émancipation gay dans les émeutes de Stonewall à New York, la parade était placée sous le double signe de l'anniversaire et de l'avenir, de la fête et de la revendication politique et citoyenne, avec pour mot d'ordre "1969–2009: Fier-e-s de nos luttes, à quand l’égalité réelle?"

Marraine imprévue de l'ex-Gay Pride, Liza Minelli a profité de ce qu'elle venait se produire à Paris pour donner le coup d'envoi de la manifestation, le poing levé, aux côtés d'un Bertrand Delanoë visiblement aux anges.

Les dizaines de chars colorés ont défilé de Montparnasse à la Bastille sous un soleil complice des torses nus et des corps bariolés dansant sur les rythmes pop ou technos des sonos saturées. L'ambiance et les rires n'ont pas éclipsé pour autant les revendications portées par les participants: reconnaissance de l'homoparentalité, lutte contre la lesbophobie et la discrimination des LGBT au travail, statut des trans, mariage homosexuel...



Seul à-coup dans le parcours: le blocage, comme l'an dernier, du char de GayLib par les Panthères roses, qui jugent incompatible la lutte pour l'égalité des droits LGBT et l'affiliation du mouvement à la très peu homophile UMP du président Sarkozy.

Des militants du groupe se sont assis devant le char dont la sono poussée à fond peinait à couvrir les sifflets, au grand dam d'Hervé Gasteau, vice-président de GayLib, qui, interrogé par LToutes, a souligné l'importance pour lui d'oeuvrer au sein même du parti au pouvoir. "Y a du travail à faire, on le fait", a-t-il expliqué.

Chez les Verts, ardents avocats des droits LGBT, la responsable de la commission féminisme a rappelé que l'autorisation de participer au défilé était donnée par la cinquantaine d'associations membres de l'Inter LGBT (dont les Verts). "A partir du moment où l'organisation de la manifestation a accepté GayLib, ce n'est pas à nous de dire oui ou non", a déclaré Arlette Zylberg à LToutes. Et d'ajouter qu'"il y a du travail à faire à l'UMP" pour l'égalité des droits LGBT, alors si des sympathisants de droite veulent s'y atteler, "qu'ils y aillent! Qu'ils y aillent!"