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vendredi 6 mars 2009

Californie: le mariage homosexuel bouge encore

La bataille du mariage homosexuel a repris devant la Cour suprême de Californie jeudi 5 mars 2009. Les magistrats devront se prononcer sous 90 jours sur la validité du référendum interdisant ces unions, et sur celle des 18.000 "Oui" prononcés par des couples de lesbiennes ou gays pendant les quelques mois où les mairies leur ont été ouvertes. Un débat suivi dans tous les Etats-Unis, à l'heure de gloire d'"Harvey Milk" aux Oscars et dans les salles obscures.

En mai 2008, cette même Cour suprême avait légalisé le mariage entre personnes du même sexe, en déclarant inconstitutionnel de priver des citoyens de ce droit fondemental. Des couples anonymes et d'autres plus connus comme celui formé par l'animatrice Ellen DeGeneres et l'actrice Portia De Rossi, avaient saisi l'occasion d'officialiser leur union dès l'entrée en vigueur de la décision à la mi-juin. Avant cela, seul le Massachusetts permettait aux homosexuels de se marier.

Mais le 4 novembre suivant, alors que Barack Obama entrait dans l'histoire en devenant le premier président Noir d'Amérique, les électeurs de Californie consultés par référendum approuvaient par 52% des voix contre 48% la Proposition 8 gravant dans la Constitution de cet Etat que seuls un homme et une femme peuvent se marier.

Retour à l'hétéronormalité? Oui, mais. Si les groupes religieux et conservateurs ont gagné une manche, ils veulent aussi invalider les unions célébrées pendant ces quatre mois et demi. Et ils brandissent le verdict d'une majorité d'électeurs dans un Etat où la démocratie directe joue traditionnellement un rôle très important. En face, les organisations militantes homosexuelles et civiques rétorquent qu'une loi ne peut pas s'appliquer rétroactivement, qu'interdire le mariage gay et lesbien dans la Constitution n'est pas un amendement mais une révision de la loi fondamentale exigeant un débat au Parlement local. Elles crient à l'ouverture de la boîte de Pandore: aujourd'hui on prive la minorité homosexuelle d'un droit fondamental, demain, ce seront les Hispaniques ou les immigrés qui seront visés.

Le président Barack Obama mais aussi le gouverneur républicain de Californie, l'ancien acteur Arnold Schwarzenegger, se sont prononcés contre la Proposition 8. Quant à Ellen DeGeneres, elle l'a dit sur tous les tons: elle ne veut pas rendre son grille-pain de mariage.

mercredi 4 mars 2009

Marge Simpson lesbienne


Marge Simpson serait-elle devenue lesbienne? L'épouse d'Homer embrasse en tout cas une autre femme sous le regard atterré de son mari dans l'épisode des "Simpsons" diffusé dimanche aux Etats-Unis.

Mais pas d'inquiétude à avoir pour Homer. Ce baiser est en fait seulement sorti de son imagination fertile. Dans un moment de déprime, il imaginait ce qui pourrait lui arriver de pire...

Ce n'est pas la première fois que des lesbiennes surgissent dans un épisode des Simpsons. En 2005, une des soeurs de Marge, Patty, faisait son coming out et vivait une histoire d'amour avec une joueuse de golf, Veronica, qui se révélait finalement être... un homme. Homer, lui, avait même brièvement emménagé chez un couple gay.

Copé veut un débat sur l'homoparentalité

Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, souhaite un débat sur la reconnaissance des couples de lesbiennes ou gays élevant un enfant. "J'ai besoin d'un débat pour me faire mon avis", a affirmé Jean-François Copé mercredi sur Canal+. Et d'ajouter qu'il a "un peu évolué" sur l'homoparentalité, ce "sujet très difficile"...

- Lire aussi sur LToutes: "L'homoparentalité mentionnée dans le texte sur le statut du beau-parent" (03/03/2009)

L'Institut national d'études démographiques (INED) estime qu'au moins 30.000 enfants vivant dans un foyer composé de deux adultes de même sexe. L'Association des parents et futurs gays et lesbiens (APGL) avance quant à elle le chiffre de 250.000 à 300.000 enfants.

L'avant-projet de loi sur le statut du beau-parent n'est pas encore officiellement rendu public que le gouvernement se déchire déjà sur le texte transmis aux associations. Il mentionne pour la première fois l'existence des familles homoparentales et remplace les notions de "père et mère" par celle de "parents", pas forcément hétérosexuels donc, or c'est cette partie du projet de loi qui en fixe traditionnellement l'esprit.

Christine Boutin, ministre du Logement et farouche opposante au PACS (Pacte civil de solidarité) en 1999, a accusé le projet de reconnaître "de façon détournée" l'homoparentalité et l'adoption par les couples homosexuels. La secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano a répondu en fustigeant une posture "passéiste" et mis en avant la nécessité d'un statut du beau-parent qui corresponde à la réalité des familles françaises d'aujourd'hui (voir LToutes le 03/03/2009: "Morano et Boutin s'affrontent").

GayLib, l'association LGBT de l'UMP, salue "l'adoption d'un texte qui, au-delà de l'organisation des familles recomposées, reconnaît les familles homoparentales et leur facilite la vie".

A gauche, Homosexualité et socialisme (HES) estime que "la mise en œuvre des dispositions soumises au Conseil d'Etat pourrait simplifier la vie quotidienne des familles recomposées en général, et des familles homoparentales en particulier". HES revendique "l’ouverture de l’adoption pour les couples de même sexe et la reconnaissance des liens de filiation qui se nouent dans les familles homoparentales".

L'inter-LGBT regette pour sa part que le projet de loi sur le statut du beau-parent n'ait pas pour but de modifier la filiation ou l'adoption. Quant à l'APGL, elle a, elle aussi, exprimé sa "déception".

mardi 3 mars 2009

Morano et Boutin s'affrontent

L'avant-projet de loi sur le statut du beau-parent n'est pas encore officiellement rendu public qu'il divise déjà le gouvernement. Et la question qui fâche, c'est l'homoparentalité.

Nadine Morano a reproché mardi 3 mars à Christine Boutin sa "posture passéiste et idéologique" à ce sujet. La ministre du Logement accuse en effet le texte de reconnaître l'adoption par les couples de lesbiennes et de gays "de façon détournée". Or, pour Mme Boutin, "l'enfant, pour se structurer, a besoin d'un papa et d'une maman".

Comme vous l'annonçait déjà LToutes, l'exposé des motifs du texte transmis aux associations mentionne pour la première fois l'existence des familles homoparentales, un point important puisque cette partie du projet de loi en fixe traditionnellement l'esprit. Par ailleurs, le texte remplace les notions de "père et mère" par le terme "parents", plus forcément hétérosexuels, donc.

De quoi faire monter au créneau Christine Boutin, farouche opposante au PACS (Pacte civil de solidarité) en 1999. "Je n'accepterai pas que l'on reconnaisse l'homoparentalité et l'adoption par les couples homosexuels de façon détournée, en le glissant dans une loi sur le statut du beau-parent", a prévenu dans un communiqué la présidente du Forum des républicains sociaux. "Le fait de reconnaître le statut du beau-parent risque de mener à la reconnaissance objective de l'homoparentalité et de l'adoption par les couples homosexuels", s'inquiète-t-elle.

"Je l'inviterais, plutôt que d'avoir une posture passéiste et idéologique, à vraiment lire ce texte", lui a vertement répondu mardi sur RTL la secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano. Il ne va pas "modifier la filiation ou l'adoption. Ce n'est pas l'objet du texte", a-t-elle affirmé. C'est d'ailleurs ce que regrette l'Inter-LGBT dans un communiqué publié mardi. Il s'agit juste pour Nadine Morano de "permettre à ceux qui élèvent l'enfant (...) d'agir dans la vie quotidienne, de tous les jours, s'agissant des actes usuels".

"Je ne fais pas un débat avec Mme Boutin. Ce qui m'intéresse, ce sont les Français (...) dont l'ensemble des familles a changé. Il faut prendre en compte cette évolution", a conclu la secrétaire d'Etat à la Famille.

- Lire aussi sur LToutes: "L'homoparentalité mentionnée dans le texte sur le statut du beau-parent" (03/03/2009); "Copé veut un débat sur l'homoparentalité" (04/03/2009)


L'homoparentalité mentionnée dans le texte sur le statut du beau-parent


L'avant-projet de loi sur le statut du beau-parent "mentionne, pour la première fois, les situations d'homoparentalité", se réjouit l'Inter-LGBT, qui a reçu une copie du nouveau texte, dans un communiqué.

La nouvelle version du texte rédigée par la ministre de la Justice Rachida Dati et la secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano, qui a été envoyée aux associations, stipule ainsi dans son exposé des motifs, que "30.000 enfants vivraient, selon les estimations de l'INED, dans un foyer composé de deux adultes du même sexe".

Surtout, "les notions de 'père et mère', identifiant les seuls couples hétérosexuels, ont été remplacées par le terme 'parents'", souligne l'Inter-LGBT. L'association se dit "satisfaite que cette difficulté à sortir du cadre traditionnel soit bel et bien levée". Toutefois, "il reste, pour être plus complet, à le faire pour tous les articles qui conservent la seule notion de "père et mère" au lieu de parent, et ce au-delà des seuls articles du code civil cités par l'avant-projet de loi".

L'inter-LGBT salue "les premiers pas contenus dans cet avant-projet de loi", mais "regrette" qu'il "ne permette pas l'adoption de l'enfant du partenaire au sein des couples pacsés et des couples de concubins, comme c'est possible pour les couples mariés". Elle "regrette également que le parent non-biologique, dans un cadre homoparental, ne reste finalement considéré que comme un tiers, et non comme un parent à part entière".

"Seule l'inscription dans la loi de l'égalité pleine et entière entre les couples homosexuels et hétérosexuels, qu'il s'agisse de conjugalité ou de parentalité, mettrait fin aux difficultés juridiques vécues par les familles homoparentales", souligne-t-elle. L'avant-projet de loi est actuellement soumis au Conseil d'Etat pour avis.

Enquête sur l'homophobie à l'école

Skins (sur Virgin 17, le mercredi a 20h35)

Homophobie: l'école a du chemin à faire. La plupart (plus de 85%) des jeunes lesbiennes, gays et bis ont déclaré leur homosexualité dans leur établissement scolaire, mais plus d'un sur quatre (27%) a déjà été victime d'homophobie, 20% ont déjà fait une tentative de suicide et 70% ne connaissent pas la Ligne Azur (0810.20.30.40) d'écoute téléphonique pour les personnes se posant des questions sur leur identité ou leur orientation sexuelles.

C'est ce qui ressort d'une enquête déclarative sur les LGB-phobies en milieu scolaire réalisée par l'association Le MAG-Jeunes Gais, Lesbiennes, Bi et Trans. La plupart des 265 personnes ayant répondu en quelques mois à ce questionnaire sur Internet sont des filles (27,5% de garçons) homosexuel(le)s (29,4% de bisexuel(le)s) et lycéen(ne)s (65,5%, 21% d'étudiant(e)s), âgé(e)s de moins de 18 ans et vivant en province (65%).

"Il y a certes des progrès (mais) la lutte contre les LGB-phobies à l'école a donc encore énormément de progrès à faire pour devenir véritablement efficace", en conclut le MAG, qui note qu'"information et éducation sont loin d'être au point" pour que "l'école ne soit pas un lieu qui engendre des préjugés et banalise la discrimination, mais devienne au contraire un espace pleinement accueillant pour tout le monde et un lieu d'apprentissage du respect des différences, toutes les différences". Le MAG mène aussi des enquêtes sur les jeunes transsexuel(le)s et le milieu scolaire (questionnaires en ligne ici et ), et les appréhensions des jeunes LGBT par rapport au monde du travail.

La Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE) a recommandé récemment au ministère de l'Education nationale d'améliorer la sensibilisation, la prévention et la lutte contre l'homophobie au collège et au lycée (directive n° 2009 du 12 janvier 2009). La HALDE le rappelle: "la lutte contre les discriminations relève de la loi".