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vendredi 20 février 2009

Les Français des antipodes interdits de PACS


Dix ans après sa création, tous les Français n'ont pas encore accès au PACS. Pour des raisons obscures, il n'est ainsi toujours pas possible de signer un Pacte civil de solidarité en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, mais aussi à Mayotte et à Wallis-et-Futuna, comme le rappelle l'association Homo-sphère, qui regroupe les gays et les lesbiennes calédoniens, dans une lettre adressée le 2 février 2009 au Premier ministre François Fillon.

En fait, ces Français des antipodes en sont réduits à se rendre en métropole ou à l'étranger pour pouvoir se pacser. Pourtant, paradoxalement, un couple ayant conclu un pacte civil de solidarité en métropole bénéficie en Calédonie des dispositions telles que l’imposition commune sur le revenu, ou les droits de succession.

Certes, les reponsables locaux et nationaux ne sont pas avares de promesses depuis dix ans: "les représentants des groupes politiques majoritaires, des personnalités, ainsi que les représentants de l’Etat dans notre collectivité nous assurent régulièrement de l’imminence de l'application de cette loi en Nouvelle-Calédonie", souligne Homo-Sphère dans sa lettre. Reste que les ordonnances nécessaires pour transposer le PACS sur ces territoires n'ont toujours pas été signées. Cette mauvaise volonté est d'autant plus inexplicable que, selon l'association, "la vie des homos sur le Caillou est assez facile". Homo-Sphère est ainsi "reconnue par le monde politique et a une place dans la lutte contre les MST/VIH et l'homophobie", expliquent ses co-présidents, Danielle Betfort et Teriihauroa Luciani, à LToutes.

En Polynésie française, ce n'est pas mieux, l'Association de juristes en Polynésie française (AJPF) et l'association féminine Vahine Orama ont lancé une campagne pour réclamer, là aussi, que le PACS s'applique à Tahiti. Le nombre de Polynésiens pacsés étaient estimés en 2006 à 65. Un chiffre dérisoire, alors que près de la moitié de la population a moins de 25 ans et que le concubinage est très répandu.

Le problème est le même que celui qui se pose en Nouvelle-Calédonie: en théorie, le PACS s'applique sur le territoire de la République, mais les juridictions locales attendent toujours le texte juridique qui les autoriserait légalement à les enregistrer.

Homo-Sphère dénonce donc une "situation ô combien discriminatoire au sein de la République française" et en appelle à François Fillon, attendu en Nouvelle-Calédonie les 13 et 14 mars prochain.

La situation est-elle enfin en train de bouger? Dans un courrier envoyé à l'association le 11 février, Harold Martin, qui préside le gouvernement de Nouvelle-Calédonie, annonce que l'Etat vient de saisir les autorités calédonienes d'un "projet d'ordonnance rendant applicable" le PACS. Une fois le texte approuvé par les autorités calédoniennes, "la signature de l'ordonnance devrait ensuite être rapide", assure-t-il. "Ainsi sera-t-il mis fin à une rupture d'égalité entre les citoyens de Nouvelle-Calédonie et de métropole qu'aucune considération ne justifiait", conclut M. Martin.

Danielle Betfort et Teriihauroa Luciani veulent en tout cas y croire: "de l'espoir, de l'espoir et de l'espoir, c'est ce que nous avons, et la lettre de Harold Martin n'est rien d'autre".

jeudi 19 février 2009

Le coming-out est-il bon pour la carrière?

Le coming-out, c'est peut-être bon pour Lindsay Lohan, Samantha Ronson ou Ellen DeGeneres, mais nettement plus compliqué au boulot pour cette chère Lesbienne Lambda. C'est vous qui le dites.

LToutes vous a demandé si le coming-out était bon pour la carrière, et vous avez répondu: oui pour les people (53%), mais non, pas dans le travail (58%). Et 13% des 43 personnes ayant voté estiment que déclarer son homosexualité ne change rien à la carrière.

En ce qui concerne les politiques, et après le récent coming-out du secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement Roger Karoutchi, vous êtes visiblement partagées sur les bienfaits de l'officialisation de l'orientation sexuelle (25%).

Les réactions soulevées par le livre de Roger Karoutchi ou l'accession de Johanna Sigurdardottir, lesbienne, au poste de Première ministre en Islande, montrent en tout cas que l'orientation sexuelle de leurs congénères continue de passionner les Français, 26 ans après la dépénalisation de l'homosexualité dans ce pays.

mercredi 18 février 2009

Burundi: l'homosexualité n'est pas un crime

Le Sénat du Burundi a refusé mardi de faire de l'homosexualité un crime passible de deux ans de prison. Mais si l'article a été retoqué, Sidaction souligne que la réforme du Code pénal se poursuit et que l'article repassera en commission mixte au Parlement burundais.

L'homosexualité est jusqu'ici tolérée au Burundi. Après l'adoption du texte par l'Assemblée natinoale en novembre 2008, l'Association pour le respect des droits des homosexuels (ARDHO) de ce pays avait dénoncé cette régression des droits humains et du combat contre le sida, car "comment voulez-vous lutter contre le sida si vous ne parlez pas de tout ce qui a trait à la sexualité, notamment de l'homosexualité?".

Le rejet de l'article criminalisant l'homosexualité au Burundi survient quelques jours après la publication d'un rapport parlementaire sur la lutte contre le sida dans ce pays, document qui estime l'aide financière internationale insuffisante. La Banque mondiale s'apprête à donner 15 millions de dollars sur trois ans, selon l'agence de presse panafricaine PANA.

L'ONUSIDA estime qu'environ 150.000 des 7,5 millions de Burundais sont séropositifs, et que 13.000 personnes sont mortes du sida en 2005. Le pays compte environ 120.000 orphelins du sida de moins de 17 ans, et l'espérance de vie moyenne à la naissance dans ce pays est de 47 ans pour les femmes et 42 ans pour les hommes. Le rapport parlementaire note que si la tendance se maintient, l'espérance de vie moyenne pour les deux sexes ne sera plus que de 39 ans en 2010, contre 51 ans en 1999.

- Lire aussi sur LToutes: "Burundi: les homosexuels risquent deux ans de prison" (22/11/2008)

lundi 16 février 2009

GayLib: et le "contrat d'union", M. Sarkozy?

Si elle se félicite de l'annonce par Nicolas Sarkozy d'un prochain projet de loi sur le statut des beaux-parents, l'association GayLib rappelle au chef de l'Etat une autre de ses promesses de campagne: la création d'un "contrat d'union" ouvert à tous et qui donnerait les mêmes droits que le mariage.

Dans un communiqué, le mouvement chargé de défendre les homosexuels au sein de l'UMP souhaite que la création du contrat d’Union "bénéficie de la même attention de la part du gouvernement" que le statut du beau-parent. Il est vrai que ce sujet-là a pour l'heure disparu de l'agenda gouvernemental.

GayLib se réjouit en revanche des annonces de Nicolas Sarkozy sur le futur statut du beau-parent: "avec ce projet de loi à vocation générale et universelle, les familles homoparentales vont ainsi voir leurs droits légitimes reconnus dans la société française".

L'organisation rappelle toutefois "que seul l’établissement de la filiation au profit du second parent, permettrait de protéger durablement les enfants n’ayant qu’une seule filiation".