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mercredi 28 janvier 2009

Une lesbienne à la tête du gouvernement islandais?

Jóhanna Sigurdardóttir pourrait bien devenir la première lesbienne déclarée au monde à prendre la tête d'un gouvernement.

L'actuelle et très populaire ministre islandaise des Affaires sociales, une sociale-démocrate, s'est dit en tout cas prête à assumer les fonctions de Première ministre. Les négociations sont encore en cours, mais elle apparait comme la favorite, alors que l'île est frappée par l'une des plus graves crises économiques de son histoire.

- Lire aussi sur LToutes: "Une lesbienne aux manettes de l'Islande" (01/02/2009); "La première cheffe de gouvernement lesbienne racontée par sa nièce" (01/02/2009)

Le président islandais Olafur Ragnar Grimsson a demandé mardi à l'Alliance sociale-démocrate de former un nouveau gouvernement avec les Verts après l'effondrement de la coalition conduite par le Premier ministre sortant Geir Haarde, poussé à la démission par la colère des Islandais face à la crise.

La présidente de l'Alliance sociale-démocrate Ingibjörg Sólrún Gísladóttir a proposé la nomination de Jóhanna Sigurdardóttir au poste de Premier ministre, selon le quotidien islandais "Fréttablaðið". Si elle est choisie, elle dirigera le pays -le président n'a qu'un rôle honorifique- jusqu'aux élections prévues en mai prochain.

Selon un sondage Capacent Gallup de décembre 2008, Jóhanna Sigurdardóttir est la ministre la plus populaire du gouvernement islandais, avec 73% d'opinions favorables.

A 66 ans, elle fait figure de vétéran dans la classe politique islandaise. Hôtesse de l'air dans les années 1960 pour la compagnie qui deviendra plus tard Icelandair, elle y milite déjà en tant que syndicaliste. Sa carrière politique débute en 1978, lorsqu'elle fait son entrée au Parlement islandais, le Althingi. Elle y siège depuis plus de 30 ans.

Elle a occupé le poste de ministre des Affaires sociales de 1987 à 1994, avant d'y faire son retour en 2007. En 1994, elle échoue à prendre la tête du parti social démocrate. Sévèrement battue, elle lance: "mon temps viendra".

Née à Reykjavík, la capitale islandaise, le 4 octobre 1942, elle est mère de deux fils de 32 et 37 ans issus d'un premier mariage avec un homme. Jóhanna Sigurðardottir vit aujourd'hui avec l'écrivaine et journaliste islandaise Jonina Leosdottir, elle-même mère d'un fils de 28 ans.

Les deux femmes ont conclu une union civile en 2002. Ces unions sont légales en Islande depuis 1996 et offrent les mêmes droits que le mariage, même si elles n'en portent pas le nom. L’adoption est autorisée pour les homosexuels depuis 2006.

Jóhanna Sigurðardottir a dédié sa carrière politique à la défense des minorités: femmes, personnes âgées, pauvres, handicapés, immigrés et homosexuels. Si sa nomination est confirmée, sa tâche à la tête de l'Islande s'annonce ardue: redresser un pays que la crise financière a poussé à la faillite, obligeant le Fonds monétaire international (FMI) à lui venir en aide, et réconcilier les Islandais avec leur classe politique, qu'ils accusent de les avoir conduit dans ce cauchemar économique.

L'Islande avait déjà été le premier pays à élire une femme à sa présidence, Vigdís Finnbogadóttir, en 1980.

Meres porteuses pour couples homos: 55% des Francais d'accord

Photo Johan Cloete

Plus de la moitié des Français (55%) sont favorables à l'autorisation du recours à des mères porteuses pour les couples homosexuels, 62% pour les célibataires, et 87% pour les couples hétérosexuels, selon un sondage Ipsos pour "Top Santé" et France-5.

En France, la "maternité pour autrui" est interdite depuis 1994 par les lois de bioéthique. Ces textes seront révisés en 2010 mais les parlementaires semblent rester hostiles à la légalisation des mères porteuses, souhaitée par 61% des Français, selon Ipsos. Seules 17% des femmes interrogées seraient prêtes à porter l'enfant de quelqu'un d'autre.

En matière de procréation médicalement assistée (PMA), 59% des femmes se disent prêtes à donner leurs ovocytes, et 56% des hommes à donner leur sperme. Les trois quarts (76%) des Français sont opposés à tout type de rémunération pour ces services et 77% sont favorables à l'anonymat du donneur, comme c'est déjà le cas en France.

(Sondage réalisé par IPSOS pour "Top Santé" et France-5 du 5 au 8 décembre 2008, auprès d'un échantillon représentatif de 1.017 Français âgés de 15 ans et plus, sélectionnés selon la méthode des quotas)
- Lire aussi sur LToutes: "La procréation médicalement assistée pour les lesbiennes?" (21/11/2008); "PMA: la France mauvaise élève de l'Europe" (22/01/2009)

lundi 26 janvier 2009

Le PACS, loi "nefaste" pour Christian Vanneste


La loi sur le PACS est "stupide", "néfaste", "absolument désastreuse", une "catastrophe" destinée "à faciliter la vie d'une toute petite minorité d'homosexuels" et à "torpiller la famille", a affirmé le 25 janvier Christian Vanneste dans le Journal du Dimanche. Le député du Nord y fête à sa manière les 10 ans du Pacte civil de solidarité,instauré en France le 15 novembre 1999.

Il explique ainsi que "l'homosexualité est un choix" et qu'il n'est "pas juste" que ceux qui ont fait ce "choix de vie" ait "les mêmes avantages que ceux qui font un choix de vie qui, manifestement, est davantage facteur de stabilité et de développement pour la société". Comprenez: l'hérétosexualité.

Bref, "les 10 ans du Pacs sont un anniversaire à marquer d'une pierre noire, noire foncée", estime-t-il. "Il faut le supprimer au plus vite, et j'espère que le bon sens triomphera". Christian Vanneste se dit en particulier "scandalisé que des maires aient "l'irresponsabilité de mettre sur le même plan un acte fondateur du lien social (...) et un accord entre deux personnes qui trouvent juste leur intérêt", en organisant des cérémonies de PACS dans leur mairie.

Dix ans après sa naissance dans la douleur, le PACS est pourtant un succès. Selon l'INSEE, 385.000 pactes ont été signés en France entre sa création et fin 2007. Et au cours des trois premiers trimestres de l'année 2008, 106.000 nouveaux PACS ont été conclus, soit un bond de 44% par rapport aux trois premiers trimestres de 2007. Le nombre total de pactes conclus en 2008 devrait donc approcher les 140.000, estime l'institut de statistiques.

Et ce sont surtout les hétéros qui plébiscitent le PACS: près de 94% des pactes conclus en 2008 l'ont été par des partenaires de sexe opposé. Pour ces couples, "il y a donc un PACS pour deux mariages, alors qu'en 2003, il y avait neuf fois plus de mariages que de PACS", note l'INSEE. Le taux de dissolution des PACS est, lui, stable en 2008, autour de 13%.

Condamné pour propos homophobes, Christian Vanneste a été blanchi en novembre 2008 par la Cour de cassation. Elle a annulé sa condamnation de janvier 2005 pour injure homophobe. Le député UMP avait alors écopé de 3.000 euros d'amende pour avoir déclaré que l'homosexualité était "inférieure" à l'hétérosexualité. Pour la Cour de cassation, les propos de M. Vanneste entrent dans le cadre de la liberté d'expression.

dimanche 25 janvier 2009

Sarkozy à Karoutchi: "tu viens avec ton compagnon"

"Je suis d'une sérénité totale. Pas de choses à cacher", a déclaré dimanche 25 janvier 2009 sur TF1 Roger Karoutchi, premier ministre en exercice à faire son "coming out" en France. Lors de l'émission "sept à huit", le ministre UMP des Relations avec le Parlement a expliqué avoir eu le soutien du président de la République dans sa démarche.

D'ailleurs, Nicolas Sarkozy était au courant de son homosexualité depuis longtemps. Roger Karoutchi a ainsi raconté comment celui qui était alors ministre de l'Intérieur l'avait invité à passer un week-end chez lui au Pyla un été: "tu cesses de faire l'andouille. Tu viens naturellement avec ton compagnon", lui avait alors lancé Nicolas Sarkozy. "Ce jour-là, j'étais un peu scotché", a confessé le ministre.

Depuis lors, "à chaque déjeuner, à chaque dîner auquel il m'invite", il "me fait des drames si j'envisage de venir seul". Et "le 14 juillet 2008, j'étais un peu scotché de voir le président de la République présenter mon compagnon à tous les chefs d'Etat et de gouvernement étrangers" invités à Paris pour l'occasion et "dire très tranquillement: 'c'est le compagnon de Roger'".

Roger Karoutchi avait d'ailleurs informé en septembre dernier le chef de l'Etat de son intention de faire son "coming out". Nicolas Sarkozy lui avait répondu selon lui: "tu fais l'interview, tu es mon ami. Tu ne fais pas l'interview, tu es mon ami".

Désormais, "je souhaite que les gens me jugent et continuent de me juger sur mon job", a déclaré le candidat à la candidature UMP aux élections régionales en Ile-de-France. "Ma vie n'a rien d'extravagant (...) Je vis avec un compagnon. Point (...) Je ne juge pas de la vie des autres. Je ne veux pas qu'on juge la mienne", a-t-il poursuivi. "Je n'en tire aucune gloire. Je n'en tire aucune honte".

Accusé par ses détracteurs d'instrumentaliser son homosexualité pour marquer des points dans la campagne interne face à l'autre candidate UMP, Valérie Pécresse, Roger Karoutchi a répliqué que ceux qui le critiquent "avaient une tendance naturelle à en parler à (s)a place (...) On va admettre que ce soit naturel que ce soit moi qui en parle".

Est-il favorable au droit à l'adoption pour les homosexuels? Là, la prudence de l'homme politique fait son retour: "je n'ai pas d'avis en la matière", a-t-il assuré. Il n'a personnellement pas envie d'adopter un enfant: "je ne suis pas dans cette situation-là".