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jeudi 9 juillet 2009

On agresse bien les lesbiennes

Plusieurs nouvelles affaires d'agressions physiques et verbales visant des couples de lesbiennes confirment ce que SOS Homophobie constatait dans son rapport annuel 2009: la lesbophobie progresse en France et, fait inquiétant pour l'avenir, elle est souvent le fait de jeunes.

Cynthia et Priscilla, 21 ans, ont témoigné à visage découvert dans "Le Parisien" (07/07/2009) des violences qui les ont contraintes à abandonner leur appartement d'Epinay-sous-Sénart, dans l'Essonne, en région parisienne. "Ils ont gagné, on ne reviendra pas chez nous", constate Cynthia. "On ne peut plus vivre dans la peur", ajoute Priscilla.

Les agressions physiques contre des lesbiennes sont passées de 6% des témoignages recueillis par SOS Homophobie en 2007 à 15% en 2008, selon le rapport 2009 sur l'homophobie en France.

Injurié et "invité" à partir dès son installation dans la cité des Gerbaux au début de l'année, le couple n'a tenu que quelques mois sous le harcèlement constant d'une bande de garçons et les remarques d'autres habitants du quartier, y compris des filles.

Après avoir été violemment prises à partie et frappées par le petit groupe le 2 juillet, "les gouines" sont allées vivre ailleurs "dans le péché", se réfugiant dans leur entourage qui les a soutenues. Leurs agresseurs ont été retrouvés et seront jugés mais en attendant ils ont été remis en liberté.

Un mois plus tôt, dans l'Essonne également, un autre couple de lesbiennes étaient agressées à Bondoufle, selon la Coordination lesbienne en France (CLF) et le Collectif contre l'homophobie (CCH) qui ont pris l'affaire en mains.

Les faits ont débuté avec une feuille laissée sur le pare-brise de leur voiture: "putain de lesbienne tu pollues la rue", "saleté de goudou", avait dactylographié un courageux agresseur anonyme. Autres feuilles, autres insultes, la voiture abîmée: le couple dépose plainte à la gendarmerie. Une enquête est en cours pour injures lesbophobes et dégradation ou détérioration volontaire du bien d'autrui, précisent la CLF et le CCH.

Les plaintes de ce couple et de Cynthia et Priscilla relèvent du tribunal de grande instance d'Evry. La CLF et le CCH demandent donc au procureur "de traiter ces affaires avec la diligence et la gravité requises".

En juin dernier, c'étaient Virginie et Jessica, 28 et 24 ans, qui témoignaient, le visage soigneusement caché, de leur calvaire dans la petite ville de Segré, dans le Maine-et-Loire. Après avoir résisté pendant des mois aux manoeuvres d'intimidation d'une bande de jeunes, elles ont fini par déménager... et parler.

Soutenues par l'association LGBT locale, Qazar, elles ont raconté: des tirs de balles à blanc, les "bande de sales gouines" ou "viens sucer ma queue" hurlés sous leurs fenêtres, la voiture rayée, et même l'intrusion d'un jeune dans leur appartement. Un garçon de la bande a bien été condamné pour menaces et tir avec une arme factice en 2008, Virginie et Jessica ont déposé plusieurs plaintes depuis, mais le harcèlement a continué.

Qazar a dénoncé "l'impéritie des pouvoirs publics et de la gendarmerie" ainsi que du sous-préfet et reproche au maire de Segré de ne pas avoir à temps proposé de relogement au couple. L'association a mis en ligne une pétition de soutien.

Pour la CLF et le CCH, "la récurrence des agressions lesbophobes prouve bien qu'il ne s'agit ni de fait divers isolé, ni de banal conflit de voisinage". Les organisations appellent "les pouvoirs publics (police, gendarmerie et justice) à traiter ces plaintes avec célérité et fermeté afin de mettre un terme à l'insupportable sentiment d'impunité dont pensent bénéficier les auteurs".

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