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vendredi 24 octobre 2008

Cineffable: les lesbiennes font leur cinéma

Plusieurs centaines de lesbiennes réunies dans l'obscurité: c'est le petit miracle qu'accomplira une nouvelle fois, à partir du 30 octobre et jusqu'au 3 novembre, le Festival international du film lesbien et féministe de Paris.

Lire aussi sur LToutes:

Organisé par l'association Cineffable (cf "La success-story de Cineffable"), le festival lesbien et féministe célèbre cette année son 20e anniversaire, un exploit pour un festival qui repose sur le bénévolat et quelques subventions, dont celle de la mairie de Paris.
Pendant cinq jours, plus de 70 courts et longs métrages provenant d'une vingtaine de pays (cf "Demandez le programme!"), pour la plupart inédits en France, seront proposés à un public exclusivement féminin (cf "Discrimination?").

Affluence oblige, le festival se répartit cette année dans deux salles: le Trianon et la Halle Saint-Pierre, dans le XVIIIe arrondissement de Paris.


En ouverture sera projeté "Vivere" d'Angelica Maccarone (Allemagne), ou la rencontre, par une froide nuit de Réveillon, entre Francesca et l’énigmatique Gerlinde. Mais le festival nous transportera aussi en Afrique du Sud ("World Unseen", de Shamim Sarif) au temps de l'apartheid, où l'histoire d'amour de Miriam et Amina paraît vouée à l'échec, et à Taïwan ("Drifting Flowers", de Zero Chou) pour suivre trois générations de femmes: Diego, musicienne butch, Ging, chanteuse aveugle, et Lily, atteinte de la maladie d’Alzheimer.

Dans "Pusinky" ("Demoiselles", République tchèque), Karin Babinska se penche quant à elle sur les amours adolescentes, quand Connie Macatuno réalise avec "Rome et Juliet" le premier film lesbien philippin.

Côté documentaires, "Mom’s Apple Pie", des réalisatrices américaines Jody Laine, Shan Ottey et Shad Reinstein, présente l'histoire de ces enfants enlevés à leur mère dans les années 1970, parce qu'elles avaient osé être ouvertement lesbiennes et divorcer.



Dans "It’s STILL Elementary", Debra Chasnoff a repris sa caméra dix ans après “It’s Elementary”, dans lequel elle traitait pour la première fois de l'homosexualité expliquée aux enfants dans les écoles publiques américaines.
Récompensé dans le monde entier, le premier volet sera aussi visible dans le cadre du Festival.

Et parce qu'on n'est pas sérieux quand on a 20 ans, une spéciale "porno" est prévue samedi soir avec courts et long métrages chauds, chaud, chauds... et un débat sur "l'évolution de la
représentation de la sexualité lesbienne au cinéma
". Celles qui le souhaitent pourront finir la soirée sur la piste de danse du Bus Palladium.

A Cineffable, c'est le public qui décerne les prix, lundi à partir de 19h. L'association récompensera par ailleurs le meilleur scénario, sélectionné à l'issue de son concours annuel. L'heureuse gagnante verra son oeuvre produite et diffusée pendant le Festival.

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La success-story de Cineffable

Cineffable fête ses 20 ans. Le festival a vu le jour en 1989 dans un petit ciné-club qui regroupait tous les mois une poignée de lesbiennes parisiennes, mécontentes de la petite place accordée aux films lesbiens dans le cadre du Festival de films de femmes de Créteil.

Depuis, le petit poucet connaît un succès grandissant, avec une fréquentation en hausse de plus de 77% de 1990 à 2006, et de 12% pour la dernière édition. Désormais, le festival compte chaque année plus de 7.000 entrées, pour un budget annuel de 67.000 euros.


Si 91% des festivalières sont françaises (parisiennes ou franciliennes pour la plupart), on vient aussi de Suisse, de Belgique, d’Allemagne, ou... du Pérou pour se faire une toile lesbienne à Paris.

- Lire aussi sur LToutes: "Cineffable: les lesbiennes font leur cinema", "Discrimination?", "Demandez le programme!"


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Discrimination?

Cineffable, festival discriminatoire? Qui l'eut cru? Nombre d'hommes hétéros de droite sont très, très malheureux de ne pouvoir, eux aussi, venir voir les derniers films lesbiens.
Tellement malheureux qu'ils hurlent à la discrimination.

Organisé par des lesbiennes et pour des lesbiennes, le Festival international du film lesbien et féministe de Paris est interdit aux hommes, "non mixte" préfèrent pudiquement dire les organisatrices.


C'est l'octroi d'une subvention de 15.000 euros par la mairie de Paris, à partir de 2003, qui a mis le feu aux poudres. Le pamphlétaire François Devoucoux du Buysson, contradicteur régulier des revendications du mouvement gay et lesbien et de la politique de Bertrand Delanoë à Paris, protestait aussitôt contre l'utilisation de l'argent du contribuable au bénéfice d'une manifestation "discriminatoire" et "ouvertement sexiste". Après avoir écrit en vain au maire de Paris, il a saisi la Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde) en 2006. Sans plus de succès pour l'instant.

"Lorsque la France sera un pays où l’égalité règne, où les femmes et les lesbiennes ne feront plus l’objet de discriminations et de mépris, alors sans doute n’y aura-t-il plus cette nécessité d’organiser de manifestations réservées aux femmes", répondent quant à elle les organisatrices du festival.

- Lire aussi sur LToutes: "Cineffable: les lesbiennes font leur cinéma", "La success-story de Cineffable", "Demandez le programme!"

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Cineffable: demandez le programme!

Voici le programme des longs métrages et documentaires de Cineffable. Pour les courts métrages, rétrospective et expositions, rendez-vous sur le site de Cineffable.
LES LONGS METRAGES

  • "Vivere", Allemagne, par Angelina Maccarone
    Par une froide nuit de réveillon, Francesca part à la recherche de sa soeur Antonietta. Sur son chemin, elle croise l'énigmatique Gerlinde au coeur brisée dont elle tombe immédiatement amoureuse...
    Vainqueur du prix Outstanding Artistic Achievement cette année à l'Outfest de Los Angeles.
    Séances: en ouverture jeudi 30 octobre - 19h00 - Trianon, et samedi 1er novembre - 17h30 - Halle Saint-Pierre

  • "Drifting Flowers", Taïwan, Zero Chou
    Le film suit les vies de trois femmes: Diego, une ravissante musicienne butch, Ging, une belle chanteuse aveugle et Lily, qui souffre de la maladie d’Alzheimer.
    Séance: vendredi 31 octobre - 20h00 - Trianon

  • "In Search of The Wild Kingdom", Etats-Unis, Shine Louise Houston
    Suivez la réalisatrice Georgia Mann et son équipe à travers les rue de San Francisco alors qu’elles capturent certaines des scènes les plus chaudes du milieu de la nuit. Un vrai faux documentaire avec du vrai sexe dedans… Prix 2007 du Feminist Porn Awards.
    Film interdit aux moins de 16 ans
    Séances: samedi 1er novembre - 22h00 - Trianon, et dimanche 2 novembre - 22h00 - Trianon

  • "Pusinky", République tchèque, par Karin Babinská
    Iška, Karolina et Vendula viennent d'avoir le bac. Elles décident de faire du stop pour les Pays-Bas où elles ont prévu de travailler dans une ferme pendant trois mois. Mais Votja, frère d'Iška et espion à la charge de leur père, joue les invités-surprise.
    Séance: dimanche 2 novembre - 20h00 - Trianon

  • "Rome and Juliet", Philippines, par Connie S. A. Macatuno
    Juliet, une enseignante de maternelle, vient de se fiancer à un jeune politicien ambitieux et demande à Rome, une jeune femme d’affaires libérée, d’organiser le mariage. Au fil des préparatifs, naissent entre les deux femmes des sentiments qui leur sont inconnus... Romantique et glamour, "Rome and Juliet" est le premier film lesbien philippin.
    Séance: samedi 1er novembre - 20h00 - Trianon

  • "World Unseen", Royaume-Uni/Afrique du Sud, par Shamin Sarif
    Durant l'Apartheid en Afrique du Sud, deux femmes se rencontrent et leur monde bascule. Dans un système qui divise Blancs, Noirs et Asiatiques, quelle chance un tel amour a-t-il de survivre?
    Romantique et épique, le film a reçu le prix du public au Miami Gay and Lesbian Film Festival ainsi que le prix de la mise en scène au Phoenix Film Festival.
    Séance: dimanche 2 novembre - 17h30 - Halle Saint-Pierre

LES DOCUMENTAIRES:

  • "A Walk to Beautiful", Etats-Unis/Ethiopie, de Mary Olive Smith
    Ce documentaire relate l’histoire de cinq Ethiopiennes souffrant de lésions survenues lors d’accouchements. Rejetées par leurs maris et marginalisées par leurs communautés, elles sont condamnées à passer le restant de leur vie dans la solitude et la honte. Nous suivons ces femmes jusqu'a l'hôpital spécialisé où, pour la premiere fois, elles trouvent du réconfort et où leurs vies commencent à changer.
    Séances: 31 octobre - 15h00 - Halle Saint-Pierre, et dimanche 2 novembre - 17h30 - Trianon

  • "It's Elementary: Talking about Gay Issues in School", Etats-Unis, par Debra Chasnoff
    Premier documentaire à traiter de l’homosexualité expliquée aux enfants dans les écoles publiques américaines, "It's Elementary" suit les interventions de professeurs dans des classes allant du primaire au lycée. Tourné en 1996, il a fait le tour des écoles américaines et gagné de nombreux prix. Un film que les profs devraient montrer à tous les élèves.
    Séances: dimanche 2 novembre - 12h30 - Trianon, et vendredi 31 octobre - 17h30 - Trianon
      • "It's STILL Elementary: The Movie and The Movement", Etats-Unis, par Debra Chasnoff
        "C’est TOUJOURS élémentaire... " revient sur l’incroyable impact que le film "C'est élémentaire, parler de l’homosexualité à l'école" a connu ces dix dernières années, les raisons pour lesquelles il avait été réalisé à l’époque et pourquoi il est toujours d’actualité aujourd’hui. Professeurs et élèves du premir film racontent comment ces discussions ont modifié leurs vies. Le documentaire revient également sur la diffusion controversée du film par la chaîne PBS et les attaques de la droite conservatrice.
        Séance: dimanche 2 novembre - 20h00 - Halle Saint-Pierre

    • "L'ordre des mots", France, de Mélissa Arra
      Loin du traitement habituel des questions trans et intersexes, L’ordre des mots aborde de front les questions d'identité de genre de cette communauté.
      Séance: vendredi 31 octobre - 12h30 - Trianon

    • "Mom's Apple Pie", Etats-Unis, par Jody Laine, Shan Ottey et Shad Reinstein
      Cinq mères lesbiennes et quatre enfants (maintenant à l’âge adulte) témoignent de leur combat pour le droit de garde dans les années 1970. En 1974, The Lesbian Mother’s National Defense Fund est crée a Seattle. Au même moment, le Lesbian Right Project voit le jour à San Francisco. Avec d’autres groupes de tous les États-Unis, ces premières lesbiennes féministes s’unissent pour faire modifier les lois et défricher le terrain pour les futures familles LGBT.
      Séance: lundi 3 novembre - 12h30 - Trianon

    • "Moudjahidate", France, par Alexandra Dols
      A travers les récits d'anciennes combattantes et l'évocation de leur mémoire, ce documentaire retrace l’engagement des femmes dans la lutte pour l'indépendance de l'Algérie.
      Séance: vendredi 31 octobre - 22h00 - Trianon

    • "Risk Stretch or Die", Allemagne, par Saskia Heyden
      D'origine française, Océan LeRoy est l'un des plus célèbres Drag Kings de la scène transgenre berlinoise. Connue et reconnue pour ses performances, Océan partage sa vie entre son personnage de Drag Star la nuit et celui de business woman le jour.
      Séance: samedi 1er novembre - 15h00 - Trianon

    • "She's a Boy I Knew", Canada, par Gwen Haworth
      A travers les entretiens et les témoignages de son ex-femme, son meilleur ami et sa famille, Gwen Haworth nous raconte avec pudeur les pas qui le conduisirent à s'assumer en tant que femme.
      Séance: samedi 1er novembre - 15h00 - Trianon



    - Lire aussi sur LToutes: "Cineffable: les lesbiennes font leur cinéma", "La success-story de Cineffable", "Discrimination?"

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    mercredi 22 octobre 2008

    Des bébés-éprouvette pour les lesbiennes

    En Grande-Bretagne désormais, non seulement un couple de lesbiennes aura librement accès à la fécondation in vitro, mais elles seront toutes deux automatiquement reconnues comme parents de l'enfant conçu, et plus seulement la mère biologique. C'est ce que prévoit la "loi sur l'embryologie et la fécondation humaine" qui a été adoptée mercredi à Londres par la Chambre des communes.

    Les parlementaires britanniques avaient repoussé au cours des débats un amendement déposé par les conservateurs qui imposait aux médecins de prendre en compte "la nécessité d'un père" avant d'entamer un traitement d'aide à la conception. En pratique, les cliniques auraient donc pu purement et simplement refuser leurs services aux lesbiennes.


    Jusque-là, la loi imposait que le nom du père biologique soit inscrit sur les registres d'état civil, ce qui limitait de fait l'accès des lesbiennes et des femmes célibataires à la FIV. Ce système "encourageait les femmes à recourir à des arrangements artisanaux, hors de la protection du système de santé", selon l'organisation de défense des droits des homosexuels Stonewall.

    La nouvelle loi prévoit aussi que lorsqu'un couple de femmes ou d'hommes s'engage dans la conception d'un enfant par le biais d'un don de sperme, d'ovule ou d'embryon, ils sont automatiquement tou(te)s deux reconnu(e)s comme parents. Cette disposition est valable même si le couple n'est pas lié par un partenariat civil, le PACS local. Jusque-là, le parent non biologique devait adopter l'enfant pour établir un lien juridique avec lui.

    Stonewall a salué ce texte, jugeant "essentiel pour tout enfant d'être élevé dans un environnement stable et aimant (...) Beaucoup de couples de même sexe élèvent déjà leur enfant dans un tel environnement (...) Il est temps que la loi le reconnaisse".


    USA: Sarah Palin veut interdire le mariage homo dans la Constitution

    Sarah Palin, colistière de John McCain, voudrait que la Constitution fédérale américaine soit amendée pour interdire le mariage homosexuel.

    "Je ne suis pas pour le mariage gay", a déclaré la gouverneuse républicaine de l'Alaska lundi 20 octobre à une télévision chrétienne. Et de rappeler qu'elle avait voté en 1998 pour que la Constitution de son Etat précise que seuls un homme et une femme peuvent se marier.

    Une prise de position d'autant plus importante que si John McCain est élu à la Maison Blanche le 4 novembre, il sera âgé de 72 ans, et on ne peut exclure que sa vice-présidente Sarah Palin soit amenée à le remplacer avant la fin de son mandat.

    La gouverneuse de l'Alaska se dit "tolérante" envers les homosexuels et souhaite que les couples de même sexe bénéficient par exemple du droit de visite à l'hôpital ou de l'assurance-vie du conjoint. Elle a d'ailleurs mis son veto à une loi locale qui aurait privé des partenaires homosexuels de certains avantages accordés aux couples hétéros.

    John McCain, sénateur de l'Arizona, soutient le référendum pour l'interdiction du mariage gay dans la Constitution de l'Arizona, mais il estime que ce n'est pas à l'Etat fédéral de décider.

    Du côté démocrate, le colistier de Barack Obama, Joe Biden, a affirmé lors du "Ellen DeGeneres Show" que, s'il votait en Californie, il voterait contre la proposition 8 interdisant le mariage gay.

    Tous les candidats à la Maison Blanche (Barack Obama et John McCain) ou à la vice-présidence (Joe Biden et Sarah Palin) sont opposés à la légalisation du mariage homosexuel.

    - Voir aussi sur LToutes: "Presidentielle USA 2008: Obama, McCain et les droits des homos" (29/08/2008)

    mardi 21 octobre 2008

    Belgique: un congé "paternité" pour les lesbiennes?

    Une lesbienne dont la compagne vient d'avoir un enfant devrait avoir droit à un congé "paternité", estime la ministre flamande de l'Egalité des Chances Kathleen Van Brempt dans le quotidien belge néerlandophone "De Standaard" (20/10/2008).

    Si le couple est marié au moment de la naissance (le mariage homosexuel est légal en Belgique), les deux femmes doivent aussi pouvoir être automatiquement et immédiatement reconnues toutes les deux comme parents, ajoute-t-elle.
    Actuellement, la compagne de la mère biologique doit adopter l'enfant si elle veut établir un lien juridique avec lui.

    Kathleen Van Brempt apporte aussi son soutien à la publication par les éditions Lannoo d'un livre sur la grossesse adressé spécifiquement aux lesbiennes. "Ce livre sort la parentalité des lesbiennes du tabou", se réjouit-elle.

    En France, Elodie, 31 ans, qui réclamait un congé de paternité et se jugeait victime de discrimination, a été déboutée en janvier 2008 de sa demande par la cour d'appel de Rennes. Le tribunal confirmait ainsi une décision de la Sécurité sociale, puis du tribunal des affaires de sécurité sociale de Nantes. Avec son association, "les enfants d'Arc en Ciel", la jeune femme continue le combat.

    Elodie a écrit à Nicolas Sarkozy. Le 17 juin, le directeur de cabinet lui répondait: ces questions "méritent un débat" et "le président de la République a demandé au gouvernement d'entamer des consultations avec les représentants associatifs concernés". Toutefois, rappelait-il,
    Nicolas Sarkozy "ne souhaite pas ouvrir le mariage ni l'adoption aux couples de même sexe".

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