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jeudi 7 août 2008

Chine: les lesbiennes et les gays toujours au placard

"Ni approbation, ni désapprobation, ni promotion": on peut résumer ainsi l'attitude des autorités chinoises envers les gays et lesbiennes. Pendant que Pékin accueille les Jeux olympiques 2008, la plupart des "tongzhi" se cachent encore.

Si la Chine ne persécute plus systématiquement les homosexuels comme au temps de la Révolution culturelle, il n'est pas facile d'être lesbienne ou gay dans une société qui reste très conservatrice et avec un gouvernement qui ne veut tout simplement pas entendre parler des droits des homosexuels.


Selon le chercheur chinois Zhang Beichuan, cité par Human Rights Watch en 2005, 38% des lesbiennes et gays ont subi des violences physiques ou verbales en raison de leur orientation sexuelle. Et ceux qui osent vivre ouvertement leur homosexualité sont confrontés à la pression de leur famille et au harcèlement de la police: descentes dans les bars homos, courts séjours en prison ou amendes, l'homophobie ordinaire.

En revanche, les longs séjours de rééducation pour "hooliganisme", se font rares. Car dans ce domaine-là aussi, la Chine s'ouvre. Un peu. La sodomie n'y est plus un crime depuis 1997, et l'homosexualité plus une maladie mentale depuis 2001.
Le mariage gay fait même l'objet de débats publics. Plusieurs propositions en ce sens ont été soumises au Comité national de la conférence politique consultative du peuple chinois (CPPCC), sans succès jusque-là. L'université Fudan de Shanghaï a quant à elle créé un cours sur les questions de santé homosexuelles en 2003; un autre portant sur l'homosexualité et la culture gay remporte un grand succès auprès des étudiants depuis 2005.
Le guide Utopia répertorie des lieux gays et lesbiens dans pas moins de 45 villes chinoises: associations, bars, boîtes, librairies, spas, restaurants...

Mais Pékin n'en est encore pas à promouvoir les droits des gays: il n'existe en Chine aucune loi contre l'homophobie et les autorités n'aiment guère les manifestations d'affirmation d'une "fierté" homosexuelle. En décembre 2005, le premier "Festival de culture gay et lesbien de Pékin", organisé dans un bar, a ainsi avorté après une descente de police. Prétexte avancé: il violait les lois sur la liberté d'expression et de rassemblement.

Internet reste de fait le principal vecteur d'information et de socialisation pour les gays et les lesbiennes, même si les sites qui se sont créés ces dernières années sont encore régulièrement fermés par les autorités.

Et alors même que les cinéastes chinois évoquent volontiers l'homosexualité féminine, comme dans "Les Filles du botaniste" (2006), de Dai Sijie, la censure de Pékin frappe régulièrement ceux qui osent aborder ce sujet sensible. C'est donc seulement sous le manteau que les homosexuels chinois ont pu voir "Le Secret de Brokeback Mountain", censuré en Chine malgré les suppliques du réalisateur taïwanais Ang Lee. - Un site de lesbiennes chinoises:
http://www.stormpages.com/lpsister/

- Un article de Douglas Ireland pour Bakchich.info sur les rafles pré-JO de Pékin: http://www.bakchich.info/article3262.html
- Un article de Xiao Long pour Bakchich.info sur les lesbiennes chinoises qui se rebiffent: http://www.bakchich.info/article4278.html

Britney Spears en lesbienne pour Tarantino: le dementi

Britney Spears a beau avoir embrassé Madonna, elle ne jouera pas les strip-teaseuses lesbiennes pour Quentin Tarantino. "Elle se concentre pour l'instant sur l'enregistrement de son prochain album", explique son agent à l'émission "Access Hollywood" de NBC. Un proche du réalisateur dément également.
Apparemment, l'info du "Daily Telegraph" n'était que de la (pulp) fiction.

Le quotidien britannique prédisait le retour de Britney Spears sur le grand écran dans un remake de "Faster Pussycat! Kill! Kill!” (1965), citant une source selon laquelle "Quentin est convaincu que Britney sera brillante" et la jeune femme "est ravie".

L'agence de Britney Spears a apporté un cinglant démenti en déclarant à Access Hollywood: "Bien qu'elle ait fermement l'intention d'explorer la possibilité de jouer des rôles, (Britney) se concentre pour l'instant sur l'enregistrement de son prochain album." Et "une source proche de Quentin Tarantino" de fermer le ban: "Il n'y a rien de vrai dans tout ça."

mardi 5 août 2008

Les malheurs d'EDVIGE: plus de 70.000 NON!

La pétition "Non à EDVIGE" a déjà recueilli plus de 71.000 signatures, dont celles de 595 organisations, depuis son lancement le 10 juillet 2008. Les signataires, dont beaucoup de lesbiennes et gays, exigent l'abandon du nouveau fichier du ministère de l'Intérieur qui permet de mentionner l'homosexualité des personnes visées.

Malgré la torpeur estivale, les politiques montent au créneau et c'est une avalanche de recours qui devrait tomber sur le Conseil d'Etat: Jean-Luc Romero (Aujourd'hui autrement), Corinne Lepage (Cap 21) et Etienne Tête, adjoint (Vert) au maire de Lyon, ont annoncé leur intention de saisir la plus haute juridiction administrative de France contre EDVIGE.


Corine Lepage, vice-présidente du MoDem, s'étonne d'ailleurs "du silence des politiques, pourtant visés par EDVIGE, dès le 1er article qui fiche tous les élus de France". "Il n'y a aucune précision sur les conditions d'utilisation de ce fichier. On ouvre la porte à toutes les dérives possibles", accuse-t-elle dans un entretien au quotidien régional "L'Indépendant" (02/08/2008). "Et s'il faut aller à la Cour européenne des droits de l'Homme, j'irai", prévient Corinne Lepage.

- Les précédents articles de LToutes sur EDVIGE: EDVIGE: Gaylib et la CFDT disent non (22/07/2008); EDVIGE: les associations saisissent la HALDE (17/07/2008); Tou(te)s contre EDVIGE (13/07/2008); EDVIGE est trop curieuse (10/07/2008)

lundi 4 août 2008

Canada: Facebook aide les demandeurs d'asile homos

Les lesbiennes et gays persécutés dans leur pays peuvent se servir de Facebook pour prouver leur homosexualité et demander l'asile au Canada, rapporte la Presse canadienne (04/08/2008). Tous les moyens sont bons lorsqu'il s'agit d'une question de vie ou de mort, souligne Diego Macias, du groupe d'aide aux réfugiés homos Among Friends, à Toronto.
Le Canada considère comme des motifs valables de demande de droit d'asile les persécutions subies ou redoutées en raison de la race, la religion, les opinions politiques, la nationalité ou de l'appartenance à un certain groupe social, "comme les femmes ou les personnes ayant une orientation sexuelle particulière".